Quand on m’a proposé d’assister au concert de Nosfell à Paris, je ne connaissais le monsieur que de nom. J’aurais bien été incapable de citer le titre d’une de ses chansons ou même de dire de quel style de musique il s’agissait. Je me suis donc rendu illico presto sur Spotify pour écouter ses deux derniers albums, d’une oreille, en fond sonore le temps d’un après-midi. Et je dois avouer qu’à part Shaünipul rien n’a particulièrement attiré mon attention. Pas désagréable, mais… sans plus. C’est donc uniquement parce que je n’avais rien de mieux à faire ce soir là que je me suis rendu d’un pas peu motivé à l’Alhambra.

C’est sur le chemin qu’on m’en apprend un peu plus sur Nosfell. Une sorte d’extra-terrestre de la musique qui aurait inventé son propre langage pour écrire ses textes. J’avais bien remarqué que les paroles ne ressemblaient de près ou de loin à aucune langue que j’ai jamais entendu, mais mon imagination n’avait pas été aussi loin. Je me prend donc à avoir peur et à me demander à quoi peut ressembler ce type si étrange.

Arrivé dans la salle, je cherche des indices pour cerner un peu plus l’univers musical de Nosfell. Sur la scène se dressent plusieurs colonnes lumineuses qui donnent un effet assez classe et sympa. Mais pas le temps de continuer mon enquête, Nosfell est déjà là. Une entrée en scène discrète, accompagné par un bassiste/violoncelliste, Pierre Lebourgeois, et un batteur, Orkhan Murat.

Et là, ce que je n’avais pas imaginé s’est produit. Nosfell a ouvert la bouche, et dès les premières notes, il m’a emmené voyager avec lui. Un périple dans un monde merveilleux à explorer aux cotés d’un tas de personnages mystérieux. Bon, soyons honnête, je n’ai strictement rien compris de l’histoire en elle même, heureusement qu’il était là pour jouer le rôle du narrateur entre deux chansons et m’expliquer un peu ce qui se passait, mais c’est pas grave, quelque fois, il n’y a pas besoin de coller un sens aux mots, juste de les écouter, fermer les yeux, et se laisser emporter.

Si Nosfell est un extra-terrestre, il est surtout un magicien. Là dans le noir, on pourrait imaginer qu’il y a au moins trois personnes différentes qui chantent. Alors on ouvre les yeux et on se retrouve surpris de ne trouver qu’un seul chanteur sur scène. Sa capacité à changer sa voix est impressionnante. D’ailleurs, les yeux ouverts, le spectacle ne s’arrête pas là. Son visage se transforme au fil des mues de sa voix, comme pour laisser apparaitre un à un tous les personnages qu’il invente.

Et ainsi, pendant quasi deux heures, Nosfell revisite ses trois albums et nous conte les légendes de la terre de Klokochazia.

Mais le voyage ne se borne pas à la musique. Torse nu, Nosfell nous fait découvrir ses tatouages, et son corps tout entier prend l’aspect d’une oeuvre d’art. Plus encore quand il se met à danser, dans un style tout aussi particulier que sa musique, presque indescriptible, mais qui une nouvelle fois nous raconte des histoires.

Bref, Nosfell, un Artiste avec un grand A, et typiquement le genre de rencontre que je rêve secrètement de faire à chaque fois que je découvre un groupe sur scène.

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