Bedford Park marque la fin d’une trilogie écrite par quelques héros méconnus dans l’Histoire de la musique.

Une mythologie qui a débuté avec Gun Hill Road et Beauty Party en 2000.
Tout ça sortie du cerveau de Mike Ladd le producteur d’entre autres, Anti-Pop Consortium.
L’homme qui s’est apparemment essayé à toutes les expérimentations musicales avant d’en arriver à The Infesticons a semblerait-il, gardé quelques cartes sous sa manche.

La personnalité de The Infesticons est à l’image de leur musique: hybride.
Pour vous raconter un peu les enjeux de ce disque, il faut présenter un peu le groupe.
Dans une réalité différente de la notre, les Infesticons, une bande de créatures imaginaires, se rapprochant des cyborgs (les gentils de l’histoire) et portant des noms aussi étranges que Infesticon .0 (qui n’est autre que Mike Ladd lui même) livrent une bataille acharnée envers les Majesticons (les méchants donc) inventés par un génie du mal Puff Nana et dont la mission est d’assiéger New York afin de transformer la ville en une immense discothèque (!!!).

Quand l’album débute il semblerait que la bataille soit déjà passée, mais la musique se joue encore.
Blockin’ Door Anthem annonce la couleur, « World’s On Fire! ». Le monde est en feu et The Infesticons sortent du bunker, troublés, sans savoir qui était dans quel camp.
Quoi de plus logique alors qu’un bon vieux punk pour représenter ce nouveau monde anarchique dans lequel évoluent les créatures désormais?

Mais comme nos héros perdus dans tout ça, la musique part dans tous les sens, sans se soucier du qu’en dira-t-on.
Entre rap et blues, rock, hip-hop, électro, voir funk comme sur le morceau Give Em Anthem, on comprend vite que tout n’est pas blanc ou noir dans le monde post-apocalyptique des Infesticons.

Les guitares s’énervent, les beats grondent, les cuivres s’envolent,Mike Ladd et sa troupe laissent trainer cet esprit punk qui colle à l’opus quand soudain!… tout redescend.

Touche de lumière dans cet unviers de violence et de noirceur, Forever Anthem distille sa légèreté pop, nous faisant planer au plus haut point avant de nous faire vaciller dans un dernier tourbillon électrique, où confluent hip-hop, électro et rock, et qui se termine par un final aérien, un atterrissage tout en douceur, Sky’s Anthem accompagné de son outro qui boucle la fin de cette aventure longue de 10 ans.

« It’s a new World » Et si ce conflit n’aura été que virtuel pour nous, pour la scène underground new-yorkaise, Mike Ladd aura poussé le hip-hop encore un peu plus contre la barrière tentant à chaque nouveau projet de la faire céder.

Bedford Park sortira le 12 avril prochain. En attendant vous pouvez toujours vous refaire l’histoire de cette bataille épique grâce aux précédents disques.

Myspace de Mike Ladd


Myspace de The Infesticons


Ecouter Gun Hill Road sur deezer


L’Histoire de The Infesticons sur le site des Inrocks