Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours été fan de Star Wars. Au départ, uniquement à cause du sabre laser. J’ai passé mon enfance à hésiter entre Luke Skywalker et Han Solo. Faut dire ce qui est, Luke est jedi, mais il a pas la moitié de la classe de Solo. Sauf que Solo lui, il n’avait pas de sabre laser. On aurait donné un peu de pouvoir jedi à Harrison Ford, et j’en aurais fais mon dieu. Quoi que, c’est ce qui est finalement arrivé lorsque j’ai appris qu’il était aussi Indiana Jones, mais ça, c’est une autre histoire.

Avec l’âge, j’ai découvert le reste de l’univers Star Wars, et surtout toute l’énorme communauté de fous furieux que ce film rassemblait. Aujourd’hui, ce que j’aime dans Star Wars, c’est avant tout ces gens. Finalement, c’est un peu comme ce qui me plaît autant dans les concerts. Pendant un instant, on se retrouve tous réunis et on oublie nos différences, que ce soit le poing levé lors d’un concert de rock, ou vêtu d’un costume Dark Vador à l’avant première d’un film. Et si éphémères que puissent être ces instants, ils sont magiques.

Quand j’ai appris qu’il existait une adaptation « en concert » de cette double trilogie, mon sang n’a fait qu’un tour, je voulais la voir. Soyons clairs, je n’en avais absolument rien à faire de revoir des images du film pendant qu’un orchestre symphonique me rejouerait la BO. Mais si plusieurs milliers de fanatiques de Star Wars devaient se réunir pas loin de chez moi, je devais en être.

J’étais donc un des premiers sur le site de la FNAC le jour où les billets ont été mis en vente. Persuadé que ça allait partir à toute vitesse, je ne voulais en aucun cas prendre le risque de ne pas avoir ma place. Le jour J, direction Bercy. Dans le métro, je trépigne d’avance en imaginant l’ambiance de fou qu’il y aura dans quelques heures.

Mon excitation est vite retombée. A 21h, il y a un monde fou devant le palais Omnisports de Bercy, pourtant, rien ne ressemble à une file d’attente pour un événement Star Wars. En cherchant un peu, beaucoup même, je fini par croiser une fille avec la coiffure de Leia, et un peu plus loin, deux types avec des sabres lasers. Mais… c’est tout. On est à Paris, devant Bercy, et il y a moins à voir que lors de l’avant première de la Revanche des Siths dans un petit cinéma montpelliérain !

J’ai donc tenté de me raisonner. Et oui, soyons réalistes, les vrais fous, ils sont pas arrivés à 21h. Ils étaient là tôt dans la journée et doivent donc déjà être dans la salle ! Un peu de patience le temps d’être à l’intérieur, et le spectacle pourra commencer !

Dedans, c’est encore pire. La salle n’est même pas remplie. Il reste des sièges vides partout. Outch. Mes yeux tentent de parcourir les tribunes, à la recherche de quelques déguisements, mais c’est presque le néant. Il y a bien un ou deux masques (et un type en Jack Sparrow !) mais rien de bien palpitant.

Rapidement, la salle est plongée dans le noir, et sur l’écran on peut voir s’afficher « A long time ago in a galaxy far, far away… », et la musique débute. Vous savez, avec le Star Wars (Main title), ce morceau qui introduit chacun des épisodes pendant qu’un texte jaune défile sur un ciel étoilé. Dans la salle, les gens applaudissent et hurlent, des sabres lasers s’agitent un peu partout, et moi pauvre crétin j’affiche un sourire béat alors que ma gorge se noue et que les poils se hérissent le long de mes bras. Ces quelques secondes d’introduction représentent à elles seules pourquoi il me vient fréquemment l’envie de (re)regarder les films, pourquoi j’étais là cette avant première, et pourquoi je suis à Bercy ce soir.

A la fin du morceau, ce n’est ni plus ni moins qu’Anthony Daniels qui fait son entrée sur la scène. Il est, comme il se doit, accueilli par une horde de cri et d’applaudissements. Mais faisons une petite parenthèse pour les mécréants : Anthony Daniels c’est le type qui joue C3PO, et, accessoirement, le seul acteur ayant participé aux six films ! Ce soir, il est là pour jouer le rôle du narrateur. Entre chaque chanson, il revient sur scène, nous raconte un bout de l’histoire, puis laisse la place aux musiciens pour qu’ils illustrent le bout d’histoire avec un titre de la BO pendant que des images défilent sur l’écran géant.

Le concept peut paraître assez nul, et il l’est. Le reste de la soirée a été d’un ennui total. Déjà Anthony Daniels était tout sauf naturel. Un texte appris et répété des centaines de fois. J’avais l’impression de regarder les Victoires de la Musique ou je ne sais quelle remise de trophée où les présentateurs ont l’air débiles à faire un micro spectacle appris 2 minutes avant. Bon d’accord, j’exagère, il était pas aussi mauvais qu’eux, mais dans le fond mon ressenti a été un peu le même. Il y avait de quoi faire un truc chouette pourtant ! C3PO en chair et en os était là ! Mais non. Il y a bien eu quelques blagues, mais le manque de spontanéité tuait tout.

Et que dire des scènes de film qui avaient été sélectionnées pour défiler pendant que les musiciens jouaient ? Elles n’étaient même pas dans l’ordre et n’avaient quelques fois rien à voir avec le sujet en question (oui, montrer des images de la bataille de Naboo alors qu’on parle de la bataille d’Endor… c’est juste même pas dans la même trilogie !). Bref, on s’y perd, et puis c’est super frustrant de passer d’un truc à un autre comme ça, sans ne rien voir réellement.

Le seul truc bien foutu, c’était la musique. Le choix des chansons faisait toujours super bien ressentir l’ambiance de ce qu’on tentait de décrire. Mais… je ne suis pas le public pour deux heures de concert symphonique. C’était chouette, c’était beau, mais au bout de 10 minutes j’en avais déjà marre.



Au final, je suis donc rentré chez moi bien déçu, et encore sur ma faim. Star Wars version concert n’aura répondu à aucune de mes attentes, mais je m’en fiche, j’ai croisé la route d‘Anthony Daniels !

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