L’Ouest tremble. Et les secousses se font ressentir dans tout le reste de la France.
Sûrement dû au passage des derniers acteurs de la scène musicale actuelle qui en ont foulé le sol. Avec pour point d’origine, Nantes.
Surtout célèbre pour sa scène électro en pleine expansion: Pony Pony Run Run, Sexy Sushi, BeatTorrent… On oublie souvent que Nantes abrite aussi un beau noyau hip-hop dont le fer de lance, responsable d’un nouveau séisme musical en 2005, a été le groupe Hocus Pocus.

Pas étonnant alors de retrouver à cet épicentre précis The Street Chamaan, un groupe à part, qui est de cette trempe la, véritable bol d’air pur dans le hip-hop, qu’on prend plaisir respirer à plein poumons!

Il suffit d’un petit tour sur leur page officielle, pour comprendre la chose. The Street Chamaan: leur nom laisse imaginer un sorcier indien en plein rituel, leur musique: un trip sous substances et leur bio, une légende urbaine.
A partir de là, on s’attend à tout, sauf à de l’ordinaire.

Le groupe a sorti un maxi 6 titres An Infraland Experience en novembre 2009. Se présentent à nous, un chanteur et trois musiciens, simplement accompagné d’un micro, d’une batterie, d’une guitare et d’une basse. Trois fois rien mais qui suffit au quatuor nantais pour distiller sa magie.

D’ailleurs sur Désinvolt on avait déjà parlé d’eux souvenez-vous, puisqu’ils ont participé récemment au concours CQFD organisé par Les Inrocks (voir l’article).

Une musique très aérée, tout en retenue, aux accords de guitares parfois remplis de rage. Électrisant, on est ici dans la captation de quelque chose: un sentiment, une émotion, une humeur… comme ils le disent eux-mêmes.
Tout cela retranscrit à merveille par des mélodies empruntées aux différents styles que le groupe affectionne: Blues, Psyché, Rock, Metal, Jazzy, Soul…
Un OVNI musical qui semble avoir échappé au temps et aux modes.

Il reste quand même difficile de définir TSC comme un groupe de hip-hop à proprement parler, l’animal fusionne tellement d’influences qu’il est impossible de le ranger dans une case.
A l’image de leur chanson Paranoraman, TSC se comporte sur celle-ci en parfait schizophrène, oubliant par moment le hip-hop, pour s’éloigner vers un style beaucoup plus rock aux envolées presque lyriques.

Doté d’une vrai personnalité, incarnée par la voix profonde de Marcellus. Le chanteur et MC allie tour à tour rap, chant et spoken words sur des compositions tout aussi variées.

Car c’est bien la musique qui s’adapte à la voix de Marcellus et non pas l’inverse! Parfois discrète quand il s’agit de transmettre l’émotion, quelques secondes suffisent pour que les guitares se déchaînent et que la batterie s’affole!
Une onde de choc qui vous propulse dans les airs et vous laisse flotter quelques instants avant de retomber violemment dans le bruit assourdissant et la fureur du morceau.

S’il fallait vraiment les comparer, on penserait à Busdriver, période Temporary Forever, pour un hip-hop libéré de toutes contraintes physique et très inspiré.

Imprévisible enfin, c’est le mot pour définir ce groupe lunaire, qui vit la tête dans les étoiles mais garde bien les pieds sur terre quand il s’agit de faire de la musique tout simplement.

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