La première journée, c’est toujours la plus stressante, la plus imprévue, la plus embarrassante, mais au final, celle qu’on retient. C’est les premières claques, les premiers sourires, les premiers rires, et les premières bières.

Après la prise de position au village presse, les premières rencontres, la vérification des batteries, des cartes, du sac, de la casquette et la bière ultime, il fallait se mettre en route. Tel le guerrier indien sur le sentier de la guerre, j’arpentais la colline, et en bas de celle-ci sous le grand chapiteau, je vis plein de guerriers tatoués sauter partout, se bousculer, hurler. Mais quelle divinité pouvaient-ils donc acclamer ? Dans mon oreille on me répondit:

Suicidal Tendancies

Un groupe des années 80, du mouvement punk/hardcore et précurseur du skate punk. En gros des fous, qui hurlent, qui sautent, qui cognent, et qui pogotent à tout va. Cela doit résumer l’état d’esprit sous le chapiteau. Il faisait chaud, étonnamment chaud, c’est là que j’ai découvert que cet endroit serait mon enfer, et qu’à chaque pas sous ce chapiteau, dix litres de sueur sortiraient de mon corps. Complètement étranger à ce mouvement, j’ai été impressionné par l’énergie qu’un groupe de cette trempe, avec ce pedigree pouvait déployer dans un festival francophone.

FilliaMotsa

Je m’égare, et je me retrouve sous le charme d’une violoniste, et d’un batteur qui en arrive à casser sa caisse claire. Un duo étrange, mais qui vente une musique psychédélique, et forcément, une batterie et un violon, ça surprend, mais ne laisse pas indifférent. Les sons se marient, se surprennent, se croisent, et le public est conquis, moi le premier.

Kasabian

Pas que je n’ai pas été appâté par le public de BB Brunes mais je voulais tâter du lourd, de la gratte qui claque, et après les ST, j’espérais beaucoup de ce groupe. Première fois que je les vois en live,
et ce qui m’a marqué, c’est le charisme de Tom Meighan. Ce dernier a une réelle présence sur scène et attire l’oeil : des attitudes, un jeu, cette habileté pour narguer son public, et le stimuler. Premiers moments devant la grande scène, un public qui saute, qui slamme, qui hurle, j’ai kiffé.

Jay-Z

Oui, je parle du monsieur qui a chanté avec Linkin Park. Ce rappeur Américain, avec un grand A. La démesure américaine dans toute sa splendeur en fait. Un staff d’à peu près 80 personnes, une scène qui clignote de partout, un timer à l’arrivée, Nirvana en Warm Up. J’avoue que sur le coup, il m’a surpris, bluffé, un gros show, du gros son et un public en plein big up. Un show rôdé, précis, parfait, contrôlé.

Missy Elliott

La déception de ma journée, une prestation fantomatique, un peu comme la photo que j’ai choisie pour l’illustrer. La diva arrive en retard, se fait accueillir avec des bouteilles et autres projectiles, j’ai cru qu’elle faisait du playback, son MC assurait à sa place. Pour les photographes, ce fût visuellement intéressant, une chorégraphie lumineuse, mais on a été vite dégagé par ses pitbulls. Je ne garderai pas un bon souvenir de sa prestation et je ne pense pas être le seul…

Une première journée où la plus grosse surprise fût la chaleur intense, mais une belle première journée. J’ai parlé de mes coups de coeur, pas que Converge ne m’ait pas scotché, mais le genre me laisse un peu sur la touche, même si voir un chanteur faire le coup du foulard avec son micro, ça surprend toujours.

Les Eurockéennes c’est un festival « Mainstream », le rock qui tache côtoie le son qui fait planer et entre les deux, on se prend une grosse claque de métal dans la tête. Et c’est ce qui est bon, cette diversité musicale, cette multiplicité des sons qui nous transporte.

Les Eurockéennes de Belfort 2010

La galerie de la première journée sur Flickr

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