Raphaël fait parti des rares artistes dont je suis tombé amoureux dès la première écoute. C’était en 2000, avec le titre Cela nous aurait suffit, premier single de son premier opus : Hôtel de l’univers. Malheureusement, la qualité de sa musique n’a cessé de décroître au fur et à mesure que le grand public le découvrait. Et si ses trois derniers albums sont d’une fadeur écœurante, les deux premiers restent parmi ceux dont je n’arrive à me lasser.

La réalité, second album du monsieur, est sorti en 2003. Pour la plupart des gens, il s’agit de l’album via lequel ils ont découvert Raphaël, grâce au titre Sur la route chanté en duo avec Jean-Louis Aubert, juste avant la consécration de Caravane.

Mais pour moi, la consécration, c’était justement cet album. Après un premier album rock, Raphaël se lançait sur un terrain plus acoustique, le pari était risqué, et il l’a réussi avec brio. Oui sur cet album, on croise quelques merveilles : Comme un homme à la mer, Ô Compagnons, Il ira loin, Au temps des colonies, Des mots, mais surtout le sublime Poste restante. Et pourtant, cette chanson, on a failli la rater. Début 2003, La réalité est sorti sans elle, et il faudra attendre une réédition fin 2003 pour la voir apparaître.

Durant 2 minutes 50, Raphaël nous entraîne aux confins du monde, entre amour et mélancolie. À écouter les yeux fermés, en se laissant bercer…

Je vous envoie mes compliments, poste restantes et puis tout ça,
Juré mes bons salauds, que je ne reviendrais pas,
Je n’ai plus rien à voir, je n’ai plus rien à croire.
Là où je suis, y’a les montagnes, des prairies et des vallées,
Et je pêche à la ligne, avec un ami anglais,
Je comprends pas tout ce qu’il dit, mais on s’entend très bien.
Qu’il est grand ce pays, que la terre est loin.
Je n’ai plus de nouvelles, de vos journaux à la con,
Sorti de vos poubelles, le temps semble moins long,
J’ai coupé mes dépenses, et cette fois pour de bon.
J’ai rencontré une petite soeur, qui vaut vraiment le coup,
Elle s’est mis une balle en plein coeur, sûr qu’elle était à bout,
Elle et moi on fait les choses, elle me sourit beaucoup.
Qu’il est grand ce pays, et que la terre est loin.
Ici il n’y a rien à faire, que le vent dans tes cheveux,
La vie toute entière, repasse sous nos yeux,
C’était un mystère, on n’y a vu qu’du feu.
Je n’ai plus de nouvelles, de ceux qui sont au pays,
Mes amis me manquent, du temps que j’étais en vie,
Je les revoie encore, oui mais bon moi, je n’suis plus en vie.
Qu’il est grand ce pays, et que la terre est loin
S’il y a de l’espérance, alors toi seule le sais
Qu’il est grand ce pays, tu vois, je te rejoins.
Ici il y a des montagnes, des vallées des prairies,
Et je pêche à la ligne, avec mon ami anglais
Ici on ne comprend rien, à ce qu’on fait ici…

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