Désinvolt

Débarquement dans la capitale pour une soirée à Rock en Seine. Un festival dans Paris, fallait le faire ? Sûrement.

Nous entrons dans le domaine de St Cloud, servant pour l’occasion de parking. Impressionnant ! Ce ne sont pas les champs de province qui accueilleront notre voiture, mais un gigantesque parc à l’herbe verte et aux allées bien rangées. Je comprends directement que ce n’est pas un festival comme les autres où l’on boit beaucoup (trop) avant, pendant, mais également après chaque concert. Ça tombe bien, je suis venue pour Blink 182 et Cypress Hill, et pas pour prendre l’apéro !

Après 15-20 minutes sous la pluie, on atteint l’entrée du site, ruisselants mais heureux !

Je vous mets dans l’ambiance : une immense foire (dans la boue pour l’occasion) avec des écrans géants, des hôtesses pour distribuer des cadeaux, des démonstrations de jeux vidéos, des restos exotiques où on sert de la bouffe épicée sur des coussins de sol (ça change de Jacky qui vend ses sandwichs saucisses), des stands de bonbons, et évidemment des BARS modestes sponsorisés Heineken, ou complètement reconstitués comme ton pub préféré du quartier que tu aimes pour ses variétés de bières et ses vieux tonneaux rouillés ! Rien que ça ! On aurait presque déjà oublié les deux immenses scènes au deux coins de la « foire ».

Cypress Hill

Les américains sont très attendus ! Le groupe de hip-hop aux influences rock et latines n’est plus amateur. Après 18 millions d’albums vendus dans le monde, ils se devaient de faire un show exceptionnel. Les quatre californiens font leur entrée sur scène. Ma petitesse (mais surtout la grandeur des gens devant moi) m’empêche de bien distinguer les personnages, même si je ne suis pas si loin de la scène pour un concert de cette ampleur. Les gangsters balancent le son pour 1h30 de concert ! Les casquettes, les tatouages, la sueur, les mouvements de bras faisant suivre le public, la voix de B-Real, tout y est ! Et quand le chanteur s’allume un immense joint, c’est tout le public qui fume joint sur joint, comme si on tirait dessus à tour de rôle en se le faisant tourner avec des potes. Quand la West Coast débarque à Paris, pour nous jouer des titres hypra-connus comme Tequila sunrise ou encore Insane in the brain (ma préférée), on s’y croirait, de l’autre côté de l’Atlantique !

Blink 182

C’est l’heure ! Je vais voir Blink 182, le son punk de mes 15 ans sortant de mon vieux poste de musique va aujourd’hui sortir des immenses baffles de Rock en Seine ! Travis Barker, un des meilleurs batteurs du monde (si je vous l’assure !) va dans quelques minutes être devant mes yeux sur sa plateforme mouvante ! Si ce n’est pas beau ça !
Ils installent un immense rideau noir pour cacher le groupe qui se met en place. Dix personnes pour tenir le rideau qui, à cause du vent, risque de s’envoler à tout moment, ce n’est vraiment pas de trop.

Le rideau tombe, les premiers sons de la batterie de Travis Barker résonnent dans mes oreilles. La voix du chanteur qui dérape à certains moments me paraît totalement dérisoire, les problèmes de micro également. Les gros tubes des trois mecs déjantés font jumper le public. Le guitariste nous balance un peu de français entre deux chansons : « Je vais à la plage avec mes stylos », qui fait rire bêtement le public. Nous retrouvons notre jeunesse perdue, les gens crient, telles des groupies devant BB brunes. On aperçoit même des filles balançant leur T-shirt ! Derrière le groupe, 6 énormes écrans circulaires sont installés où des lapins dansent au rythme de la musique, alors que le public se déchaîne dans des circles pits ou dans des pogos.

Le groupe quitte la scène. Cependant, les lumières restent allumées, le rideau est remis en place, le spectacle n’est pas fini ! Travis Barker nous offre un solo de batterie exceptionnel. Installé sur une plateforme mouvante, il nous fait un joli 360° tout en continuant de faire rythmer ses cymbales. Le public reste sans voix. Les cris hystériques ont disparu. Travis fait le show à lui tout seul. On a l’impression que c’est lui le groupe, c’est lui Blink 182, et que les deux zigotos qui l’accompagnent sont seulement accessoires. Ils enchaînent 2-3 chansons, en commençant par Caroussel, très attendue par le public. Une horde de confettis s’abat sur le public, lancés par deux canons au coin de la scène. Un signe de main, et hop, ils disparaissent, emportant avec eux mon adolescence…

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