Après vous avoir parlé de Toddla T, jeune talent de la musique électronique actuelle, c’est maintenant au tour de LORN de faire son entrée sur scène. Ou plutôt de remonter sur les planches puisque ce post-adolescent de 23 ans revient tout juste avec un nouvel EP None An Island après avoir publié son deuxième album Nothing Else cette année.
Même si tous les deux officient au sein de la bass music, cette appellation qui regroupe drum&bass, dubstep, breakbeat, électro… on peut d’ores et déjà noter que l’américain LORN n’a en commun avec son cousin anglais que son jeune âge, la comparaison s’arrêtera là.
Marcus Ortega, 23 ans, s’affiche lui, dans un style bien distinct, à des années lumières de la musique sur-cocaïnée et plongée dans la folie ambiante des Caraïbes de Mr T.

None An Island EP sort donc le 13 septembre prochain et reprend avec lui le titre du même nom déjà apparu sur Nothing Else. Un titre qui s’annonce comme une invitation à pénétrer l’univers de LORN. Une jolie carotte tendue à l’auditeur qui se révèle en fait être un piège nauséabond se refermant sur vous. Vous voilà maintenant coincé dans des eaux troubles, à la fois calmes et violentes, dans un monde où brille seulement un grand soleil noir. Un beat hip-hop classique marque le rythme jusqu’à l’incursion de cette basse grasse et inquiétante qui fait tout basculer et ainsi arrivent ces touches de synthé qui nous entraînent lentement mais sûrement, pas à pas, au fond du gouffre.

LORN raconte l’histoire de None An Island dans une interview consacrée à chroniqueselectroniques.net : « … je me suis réveillé une nuit au milieu d’un rêve : j’étais sur un petit ferry qui se dirigeait vers une île. Quand je suis arrivé, les autres sont repartis sans moi et je marchais dans un escalier en spirale dans un château de pierres noires avec de nombreuses pièces. Je montais jusqu’au sommet où je croisais un homme mort qui jouait de l’orgue devant une fenêtre qui donnait sur un océan sans fin. »

« Je vais au plus profond de moi-même et de ma psyché pour découvrir des choses brûlées ou inconnues. » – LORN.

Vouloir pénétrer l’univers de LORN c’est s’abandonner à un trip total. Une expérience à la fois auditive et sensorielle à l’image des films de Darren Aronosfky, Gaspard Noé et Franck Vestiel.
La musique de LORN rappelle ces paysages sauvages, façonnés par les climats violents, incertains de ces endroits reculés du monde et malgré toute cette violence et cette noirceur contenue dans ce disque, il subsiste quelque chose de lumineux, de mélodieux. Cet oxymore auquel je faisais référence tout à l’heure, ce « grand soleil noir », et tous les autres mots tirés du poème de Gérard de Nerval, El Desdichado ne pouvaient pas mieux exprimer toute la complexité de l’univers et de la personnalité de LORN. Impressionnant !

Myspace


Voir l’interview de LORN sur chroniqueselectroniques.net


Voir le poème de Gerard de Nerval, El Desdichado