Zaz entame la soirée du samedi soir au Théâtre Foirail pour cette dernière soirée des Z’éclectiques. Je la retrouve dans les coulisses après le concert. Je ne connaissais, à l’origine, que la chanson Je veux, entendue en boucle et en boucle cet été à la radio, que je ne pouvais plus supporter… Pourtant, après cet interview des plus agréables, car Zaz est vraiment cool (c’est le mot !), j’ai envie d’écouter son album, voire même son prochain.

Comment s’est passé le concert de ce soir ?

Ça s’est super bien passé ! C’était un show d’1h30, donc il a fallu enlever des chansons, c’est un peu déstabilisant, mais c’était cool quand même. En plus, c’était l’ouverture ! Le premier concert de la soirée, ce n’est pas forcément évident, mais les gens étaient là. C’était chouette.

Peux-tu me retracer ton parcours ?

Ça fait plus de 10 ans que j’arrive à vivre de la musique, de ce que j’aime. J’ai fait une formation à mes 21 ans. De là, on m’a contactée pour entrer dans un orchestre. J’ai fait ça pendant 2 ans où j’étais payée à chanter. Après je suis rentrée dans un chœur… J’ai essayé tous les styles possibles.

Je suis partie sur Paris en 2006. Là j’ai commencé à travailler dans un cabaret piano bar. J’ai eu la chance de voyager, de jouer, de chanter avec des gens très différents, en faisant de la chanson française ou autres. Après avoir quitté ce cabaret, j’ai cherché d’autres boulots, et j’ai répondu à une annonce sur internet, et c’est Caréline qui m’a proposé de faire le titre « Je veux », puis qui m’a proposé de faire un album. De là, tous les médias étaient là. On a trouvé les musiciens. Et voilà ! Tu sais toute l’aventure !

Et depuis, c’est super ?!

Depuis c’est assez hallucinant ! La rapidité de la chose est assez incroyable !

Puis, ça marche très bien à l’international, donc il y a beaucoup de demandes qu’on ne peut pas encore satisfaire : le Japon, l’Autriche, la Suède, l’Allemagne, l’Italie…

Donc tu essaies de tourner partout ?

Pour l’instant, on a fait l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, la Suisse, le Canada. On revient d’ailleurs tout juste d’une tournée au Canada. Mais on a beaucoup de demandes, et jusqu’au 20 décembre, on est bookés ! On attend d’être un peu plus calmes et on va pouvoir aller dans les autres pays.

Comment définis-tu le personnage Zaz ?

Envie de partager, envie de prendre du plaisir, d’aller à l’essentiel… Ma vision de ce que j’ai compris sur des choses, qui m’ont donnés accès à une certaine liberté dans ce que je suis, j’ai envie de la partager. Et un besoin d’expression, ça c’est sûr !

Peux-tu me parler un peu de ton album ?

Je sortais de ce cabaret, où j’ai eu la chance d’aller en Russie, en Égypte. Je cherchais du travail et j’ai donc répondu à une annonce sur internet. Le type m’a demandé si je voulais faire un album, je lui ai répondu « pourquoi pas ! ». Il m’a ensuite présenté la maison de disque avec qui j’ai signé un contrat d’artiste. Il m’a proposé des chansons. Puis, il m’a incité à écrire. Je me suis mise à écrire, j’ai rencontré pleins de compositeurs différents. Le chanteur Raphaël m’a proposé 3 titres, qui sont sur l’album. Tout ça a créé un album. Ensuite, le titre « je veux » a été proposé aux radios. Ça été un accueil bien chaleureux, un bon engouement. Le disque est sorti au mois de mai. Puis, le titre « Je veux » a été le titre le l’été. C’est assez fou.

Ta chanson préférée est « Je veux », ou pas spécialement ?

Non, ce n’est pas ma préférée. C’est vrai que ça définit qui je suis et mon état d’esprit. Je ne me lasserai jamais de cette chanson car c’est un hymne à la vie, un cri d’amour, un cri de vie. Je ne peux pas me lasser de ça.
Sinon, je les aime toutes. J’adore « Les passants ». « T’es trop sensible », c’est moi qui ai fait la musique et les paroles, donc je m’en sens très proche. Sinon, il y en a plein, j’aime bien « La fée ». J’aime bien « Ni oui, ni non » car c’est un moment où on s’amuse bien avec les gens. J’aime bien toutes les chansons de l’album en général.

Comment tu te sens sur scène ?

De mieux en mieux. Ma première scène, il y a 10 ans, je suis tombée dans les pommes. J’apprends au fur et à mesure à gérer ma sensibilité. Maintenant, je m’accepte telle que je suis. Je sais que je ne suis pas parfaite, mais ce n’est pas très grave. J’essaie d’être ce que je suis.

Qu’est ce qui t’a donné envie de faire de la musique ?

Je crois que j’ai toujours eu ça en moi. A 4 ans, j’avais décidé d’être chanteuse. Je pense que dans une autre vie, j’étais chanteuse ! Puis, c’est mon besoin d’expression, d’exprimer des choses et de partager, tout simplement…

Qu’est ce qui t’inspire ? Qu’est ce que tu écoutes chez toi ?

Ce qui m’inspire c’est la vie, les gens, les choses que je vois. En ce moment, je n’écoute pas grand-chose, car je n’ai pas trop le temps. Mais sinon Charbona, Donna Taway, Mickael Jackson, Idiary, Nougaro, Bobby Lapointe… Du blues, du jazz, du gospel, de la funk, de la soul, un peu tout…

Tes projets actuels ?

Jusqu’au 20 décembre je suis occupée, même si ce ne sont pas des dates, ce sont des télés, des promos, ou autres choses. A l’international, il y a l’Italie, l’Allemagne en décembre.

Après, je vais prendre des vacances, bien méritées. Puis, je vais faire des concerts en janvier. En février, je pars un mois complet, je ne sais pas où, mais je veux me ressourcer, me faire du bien et m’occuper de moi. Après, il va surement avoir les Victoires de la musique, etc. Puis, beaucoup d’international et ça va enchainer avec les festivals. Ça va tellement vite ! Je n’ai pas le temps de m’ennuyer, ça c’est sûr !

As-tu des idées pour ton 2nd album ?

Je pense que cet album va avoir une bonne vie et qu’il va tourner pas mal. Mais, à un moment, on va s’arrêter. On va prendre du temps avec le groupe pour composer, pour se retrouver, pour avoir une démarche créative. Je ne sais pas où, je ne sais pas comment, mais on a très envie de ça, et j’en ai très envie aussi.

Tu n’as pas trop le temps d’y penser pour l’instant ?

Si, j’y pense, car c’est toujours bien d’avoir des nouvelles chansons. Puis, les moments de création, ce sont des moments qui pétillent. C’est vrai que dans une tournée, quand tu refais toujours les mêmes morceaux, tu as toujours un moyen de t’amuser en refaisant les choses mais en étant créatif. Il y a un rodage à faire. Il y a un côté rassurant, mais il y a aussi un côté rébarbatif. Mais ce qui est bien, c’est que tu vas chercher au fond de toi pour chercher des… SUBTERFUGES ! A travers la présence et le poids des mots, par exemple. Tu es mort si tu ne crées pas. La vie est faite d’une éternelle création !

Avec quels artistes aimerais-tu collaborer ?

Avec plein ! J’ai plein de projets, plein de choses dans ma tête, mais il faut du temps pour les mettre en place. Il y a plein de collaborations à faire, au niveau artiste, au niveau humanitaire. Je ne peux pas te donner des noms car pour moi ce sont des rencontres. Il y a des gens dont tu peux aimer leur travail, mais pour moi si ça ne passe pas humainement, il n’y a aucun intérêt. Ça ne m’empêchera pas de les écouter, mais, par exemple si je rencontre un artiste que j’apprécie mais que je sens que ça ne va pas coller humainement et il y a une distance, il y a aura ce truc là qui va me revenir dans la tête. Ça n’enlève pas la subtilité, la richesse ou la beauté du projet, mais j’ai besoin de ce truc-là pour partager. Vu que j’ai besoin de partager, je ne peux pas aller contre l’autre, c’est que l’autre n’a pas envie ou qu’il n’est pas capable d’écouter.

Il y en aura plein des collaborations dans l’avenir. Puis, dans ce milieu là, on fait plein de rencontres. C’est ça qui est bien sur les festivals.

Par exemple hier au Prix Constantin, j’ai rencontré Finoch, Féfé… C’était chouette ! Ce sont des gens que l’on ne connait pas, même que tu ne connais pas leur travail parfois, puis tu connais la personne et c’est ça qui est important ! Au-delà des gens qui sont connus ou pas connus d’ailleurs. Les gens qui m’ont inspirée, ce sont souvent des musiciens qui n’étaient pas connus et qui m’ont transmis leur passion.

Un dernier p’tit mot ?

Arrosez bien vos graines de rêves !

C’est mignon ! Je te remercie !