Le prix Georges Moustaki récompense le meilleur album auto-produit ou indépendant, pour tous les auteurs, compositeurs, interprètes ou groupes, sans distinction de style. Pour cette première édition, un jury de professionnels a sélectionné sur écoute CD sept finalistes, qui ont pu se produire en live, le temps de deux titres, dans la salle Jean Dame à Paris, le 3 février.

IF (Irène Jacob & Francis Jacob)

La première à monter sur scène est Irène Jacob d’IF, accompagnée de Mathieu Verlot (contrebasse). Le duo est amputé de la moitié de ses membres puisque ni Francis Jacob (guitare et chant), ni Pichio Ballumbrosio (percussions) ne sont présents. Sans être désagréable, leur prestation bien rangée ne semble convaincre personne, mais il faut avouer que le style très calme de leur musique n’incite pas à une réaction trop démonstrative.

Charles & Simon

Vient ensuite le tour de Charles & Simon, un duo folk composé de deux frères, qui apportent un peu de fraîcheur avec leur titre Le folk est dans la rue et permet à la soirée d’enfin démarrer. Qui aurait cru que le soleil allait venir du Nord ce soir ? En fermant les yeux, et en me laissant emporter par le son de la mandoline,  je pourrais presque oublier que je suis à Paris et pourrais m’imaginer sur une plage tropicale. Malheureusement, la réalité me rattrape vite, et je me mets à regretter que les paroles ne soient pas un poil plus abouties.

Pierre Lautomne

Le troisième à se prêter au jeu est Pierre Lautomne. Venu tout droit de suisse, et malgré quelques soucis techniques qui contraindront ses musiciens à jouer la plus longue introduction de la soirée, il aura su contribuer à rendre la soirée agréable avec Les choses premières un titre à la mélodie enjouée. Puis avec Le cordon, une chanson dédiée à sa fille, il ira titiller la corde sensible de tous les papas présents dans la salle. Et pour la première fois de la soirée j’aurais bien aimé que ça dure un peu plus longtemps et me met à regretter la règle des deux chansons !

Marylyn

Marylyn était annoncé comme LE groupe rock de la soirée, et quand le rideau rouge s’ouvre, on en prend plein les yeux. Costume, cravate et les cheveux plein de gel, le bassiste a des airs de 60″s, et ce n’est pas pour me déplaire ! Au fond de la scène, le batteur est en fait une batteuse ! Oh yeah baby, ça va être bon tout ça ! Dès les premières notes, on y est : ils envoient du lourd ! Mais c’était sans compter que le guitariste allait se mettre à chanter, et quelle ne fût pas ma déception de découvrir un texte aussi lourd et aussi cliché que le leur ! Ils ont Un peu de mal parait-il, et bien de mon côté, j’ai beau essayé de me concentrer sur la musique, j’en ai beaucoup du mal, et ne suis pas loin de me mettre les doigts au fond de la bouche pour m’aider à vomir. Quel gâchis. Vite, la suite !

Melissmell

La suite justement, c’est Melissmell ! Comme à son habitude, la demoiselle est accompagnée par Stefano Bonacci à la guitare, et de Thomas Nicol au violoncelle. Rapidement, le silence se fait presque lourd, comme si la salle était abasourdie par son interprétation de Je me souviens. Pour son deuxième titre, Viens, Melissmell s’assoie sur le bord de la scène et invite le public à reprendre le « La la la la la » avec elle. Timide et hésitant, le résultat n’est pas vraiment là, mais il ne fait pourtant aucun doute que sa prestation a impressionnée. Comme le dit la personne derrière moi : « Ça va être dur de passer derrière elle » !

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S Petit Nico

Et pourtant, c’est ce défi que va devoir relever S Petit Nico avec Grandes âmes et Femme. Son set est carré, dans le bon sens du terme. Contrairement à certains autres groupes trop timides ou effacés, il s’impose immédiatement sur scène et prend le contrôle de la salle. Et sur des airs de slam le monsieur parvient à tirer son épingle du jeu et captive rapidement le public. Les applaudissements finaux ne laissent aucune place au doute, il a conquis !

Usmar

On fini sur de la pop, avec Usmar et Pirate. Cependant, je ne sais pas si c’est moi, ou si c’est parce qu’il passait en dernier et que j’étais trop occupé à faire le bilan de la soirée, mais son passage m’a paru d’une incroyable rapidité. Si bien que je serais incapable de me souvenir du second titre joué…

Maintenant, c’est au tour du jury et du public de jouer. Les premiers s’éclipsent pour délibérer. Quant à nous, on nous distribue des papiers sur lesquels il faut cocher le nom du groupe qui nous a le plus séduit. Un rapide coup d’oeil autour de moi me confirme mon sentiment premier : le combat se fera entre Melissmell et S Petit Nico.

Afin de nous faire patienter, Benoit Dorémus, parain de la promotion 2011, entre sur scène pour nous interpréter J’écris faux, je chante de la main gauche, Deux pieds dedans et Chose rare. Le tout entrecoupé d’un petit sketch avec son téléphone portable qui s’est mis à sonner au beau milieu de sa dernière chanson !

Très rapidement, les comptes sont fait : on a nos vainqueurs !

Le prix du public est remis à Melissmell, qui monte sur scène afin de remercier tout le monde comme il en est de rigueur en pareille circonstance, et invite ses musiciens à la rejoindre. Échec puisque ces derniers étaient déjà sur le départ, vêtus de leurs manteaux, ce qui fera bien rire le public !

Si je devais prendre les paris, j’opterais maintenant pour S Petit Nico. Mais surprise, le prix du jury est remis à… Melissmell ! De toute évidence, elle semble encore plus surprise que nous. Il faut dire que c’est la première fois de sa carrière que son travail est reconnu par un jury de professionnels.

Devant l’acclamation du public, elle nous interprète son single, Aux armes. Puis le rideau se ferme une dernière fois (et à nouveau sur ses musiciens qui n’auront pas eu le temps de saluer le public).

Carton plein, elle n’a rien laissé à ses adversaires ! (Je vous l’avais bien dit que 2011 serait l’année Melissmell !)

Photos © Sand Mulas.

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