Alameda est un groupe de folk américain découvert au gré de la série Chuck et d’une petite weberrance. Leur album Seasons / Spectre est en écoute sur leur site et en téléchargement sur les plateformes légales. Cet album est un petit bijou et je vous le conseille vraiment (voir la chronique ici). Après un chouette premier contact, j’ai proposé à Stirling Myles, le chanteur du groupe, une petite interview par mél dont je vous livre ici le contenu.

Quand et comment a été formé le groupe ?

Striling : J’ai formé le groupe en 2009 alors que j’étais en même temps sur un autre projet. Alameda était au début un surnom permettant de travailler en solo, je n’avais jamais écrit de chansons à la guitare avant ça et c’était une expérimentation pour voir comment elles sonneraient avec quelques amis qui m’aidaient à les arranger.

Qui écrit les paroles des chansons ? Qui compose? Est ce que c’est compliqué de faire des arrangements avec autant d’instruments à la fois (guitare, clarinette, cordes…) ?

S : Les chansons commencent par des esquisses de progressions et de mélodies que j’écris moi-même. Après ça, j’enregistre une démo, je la présente au reste du groupe et on commence à travailler le morceau ensemble. La plupart du temps, les paroles viennent après que la chanson ait été écrite, quand je me sens plus dans un esprit créatif, et je sais qu’une chanson est complètement terminée quand les mots se retrouvent facilement et par eux-mêmes sur la page. Chaque chanson a sa propre façon de se dérouler, il n’y a pas vraiment de méthode établie, certaines chansons prennent plus de temps, et certaines débarquent de nulle part d’un seul coup. Cependant, en fin de compte, ça revient toujours à cet esprit collaboratif que notre groupe possède. C’est toujours un challenge de faire les arrangements d’un morceau avec les cinq instruments ensemble, mais je pense que ça tient plus à une sensibilité à ne PAS jouer plutôt que d’essayer de remplir l’espace, et je sens que nous progressons à chaque chanson que nous écrivons ensemble.

Quelles sont vos influences musicales ? Comment vous avez commencé la musique ?

S : Personnellement, les influences musicales proviennent d’une large gamme de sources différentes. Certaines de mes influences viennent de la musique folk et progressive qu’écoutait ma maman et que j’ai écouté en grandissant. J’ai commencé à jouer de la musique (à l’origine de la basse électrique) en écoutant des disques hardcore et trash. Encore aujourd’hui, inconsciemment, je pense que beaucoup de mes références remontent aux riffs distordus avec lesquels j’ai grandi. J’ai toujours tenté de créer plus un paysage musical et émotionnel au travers de chaque morceau qu’une chanson isolée, et certains groupes ou chanteurs qui m’ont toujours touché ont atteint cet effet, comme Godspeed You Black Emperor, Steve Reich, Hiss Golden Messenger, Aloha, Dept. Of Eagles, Nick Cave pour n’en citer que quelques-uns.

Personnellement, je pense que vos chansons ont goût étrange de froid et d’humidité, juste comme la façon dont j’imagine l’Oregon. De quoi parlent vos chansons ? Où trouvez-vous l’inspiration ?

S : Ah ! C’est une super description. Je pense que comme l’imagerie associée à nos chansons est un peu étrange, le froid et l’humidité apportent un sens de la réflexion et de l’introversion, mais je crois que beaucoup de nos chansons sont nées à cet endroit. Mes paroles explorent une imagerie que j’ai associée à des histoires personnelles qui tournent autour de la famille, et des différents contextes dans lesquels elle peut s’insérer. Je m’intéresse beaucoup aux villes et aux campagnes que j’ai visitées en tant que personnages à part entière, et aussi à la façon dont les gens peuvent s’influencer mutuellement dans la vie de tous les jours, et ainsi contribuer entièrement aux caractéristiques d’un endroit dans leur façon « microcosmique » – le social, l’émotionnel et le personnel sont politiques. Le monde est vraiment étrange et on n’est vraiment pas à court de matériel sur lequel travailler.

Je suppose que vous venez de Alameda, Portland (OR), mais pourquoi avoir choisi cette ville pour le nom de votre groupe ?

S : C’est vrai, Alameda est un quartier de Portland, mais ce n’est pas de là que vient le nom de notre groupe. Alameda était un personnage récurrent de nouvelles que j’ai écrites pendant quelques temps. Ça veut aussi dire « avenue bordée d’arbres », le nom d’une rue qui fait le tour de la maison où j’ai déménagé alors que je traversais une période très difficile de ma vie. Donc, en quelque sorte, Alameda signifie « réconfort » pour moi. C’est un procédé intéressant de trouver un nom de groupe, et Alameda a simplement du sens pour moi. Le meilleur moment est quand on commence à voir ce nom apparaître dans différents contextes et endroits.

Je qualifierai votre musique de musique folk, mais le fait d’ajouter des violoncelles, des violons et un banjo fait que c’est quelque chose d’autre. Comment définiriez-vous votre musique ?

S : C’est une question très difficile. Je dirais que notre musique est simplement ce que nous en faisons sur le moment, en tant que groupe. Je crois que nous avons une forte influence folk avec des nuances classiques. Nous expérimentons différentes textures et nous continuons à chercher ce que nos instruments peuvent vraiment faire. Je pense que nous cherchons à trouver ce dont les chansons ont besoin pour être complètes et nous adorons impliquer nos amis dans ce procédé.

Vous êtes en tournée principalement en Oregon et une petite partie des États-Unis. Pensez-vous que ce premier album va vous permettre de traverser les océans ?

S : Jusqu’à présent, on a été cinq fois en tournée sur la côte ouest et nous cherchons à faire autant de concerts que possible, cela nous apporte toujours beaucoup de joie. Je pense que l’album Seasons / Spectre a eu beaucoup de succès, et je me sens constamment humble face à la façon dont il a été reçu et chaque opportunité liée à cet album est acceptée gracieusement. Je ne sais pas si c’est grâce à cet album que nous traverserons les océans, mais tout se passe toujours d’une manière différente de ce à quoi on s’attend.

Votre album est disponible sur iTunes et en écoute sur votre site. Est-ce que vous pensez que fait une bonne publicité pour votre musique ? Dans quel pays vous avez le plus grand succès ?

S : C’est toujours difficile de jauger l’étendue d’un succès. Je pense que si des gens écoutent notre album, c’est la meilleure preuve de succès pour moi, et je pense que toutes les manières de présenter notre musique au public sont de bonnes manières. Si on regarde ça avec honnêteté, il y a eu une réponse bien plus prononcée en Europe, ce qui m’encourage vraiment à essayer de trouver un moyen d’aller là-bas !

Ecoutez-vous  d’autres artistes ? Lesquels ?

S : Effectivement, j’écoute d’autres artistes, et de nombreux. Récemment, j’ai beaucoup écouté Hiss Golden Messenger, Ida, Horse Feathers, Yann Tiersen, Nick Drake, Growing, etc…

Est-ce que vous rêvez de jouer sur scène avec un autre artiste ?

S : Tom Waits.

Pensez-vous venir en France, par exemple pour les festivals d’été ? Quand ?

Nous ADORERIONS venir en France ! Rien en projet… pour le moment.

 

Merci encore et à très bientôt !

P.S : merci à deux collaboratrices anonymes dont je ne dirai pas qu’elle s’appellent Agnès et Isa pour leur aide sur les questions !

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