Sur la route des vacances, on se détend, lunettes de soleil sur le nez, vent dans les cheveux et bon son dans les oreilles. C’est dans ce décor que j’ai pu découvrir London Western, 1er album du groupe Coffees & Cigarettes. Il se décompose en 13 titres qui naviguent dans un mélange de rock, de rap et de chanson française. Sorti le 22 avril 2014, le projet est porté par Renaud Druel, auteur, compositeur et principal interprète qu’on peut saluer pour sa maîtrise de styles musicaux aussi variés que différents.

L’album s’ouvre sur un excellent Prologue qui donne un bon aperçu de l’atmosphère qui se développe tout au long du disque. Dans un style très abstract hip-hop pour commencer, les samples de voix et d’instruments s’ajoutent pour agrémenter le tout et donner une tonalité plus complexe à l’ensemble du morceaux. Le dynamisme des guitares et la gravité des violons sont portés par un rythme fort et convaincu.

CoffeesAndCigarettes-photos1

Sur le second morceau, le rock s’installe et se met à l’aise pour nous raconter l’histoire d’Archibald. Le portrait est précis, le texte ciselé pour décrire une personnalité qui évoque un héros de bande dessinée. La galerie de personnage se poursuit avec Jessy Juice. Le bonhomme a l’air assez drôle , dans un savant mélange entre Bettlejuice et Jessie James. La guitare se fait manouche, le beat reste proche du hip-hop et les violons viennent soutenir l’ensemble.

Mention spéciale pour le morceau Coffees and cigarettes bar (ou C&C bar), pour sa mélodie entraînante qui reste gravée dans le crâne. Le chant est solide et rageur. Le tout donne envie de se lever et de danser en chantant à tue-tête. Un très très bon morceau qui rappelle Matmatah ou certains titres de Saez.

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Un petit interlude permet d’introduire le très bon London Western. Le flow est solide, la voix posée et déterminée. Les scènes décrites évoquent autant les bars du Londres des années 1800 que les vieux saloons des films de western. Les références sont à Ennio Morricone et aux westerns spaghettis dans une ambiance plus grave. Ça sent le whisky et les clopes mal éteintes.

Douce et Hôtel des instants volés penchent du côté du romantisme. L’ambiance musicale enjouée pour le premier se fait plus réflexive sur le suivant. Les références sont shakespeariennes et plairont à ceux qui aiment le style.

On reprend le rap et l’instrumentation abstract hip-hop sur Magicienne Abracadabra, pour un texte qui tire vers l’érotisme. La voix est portée par un beat quasi métronomique, et des violons aériens qui soulignent la mélodie du chant. Le texte est maîtrisé et mérite d’être écouté avec attention pour en percevoir toutes les subtilités.

Un nouvel interlude introduit le morceau suivant. Gang des 4 assassins oscille entre le rap et la chanson. Les samples viennent agrémenter le discours de façon aussi fluide qu’un choeur. Le flow est toujours aussi précis et agréable à entendre. Les quatre compères décrits font froid dans le dos. Dans la suite logique Ça sent le duel reste dans un style rap mélodique. Les violons dramatisent l’ambiance et prennent parfois le pas sur le texte ajoutant au caractère inquiétant de l’ensemble.

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Un nouvel interlude laisse la place au morceau suivant Souvenir fantôme. Le texte s’assombrit, fait référence à Edgard Poe. L’anglais s’invite dans le texte, soutenu par une voix féminine légère et aérienne. L’humeur est mélancolique et pluvieuse.

Whitechapel prend le contrepied de la chanson précédente. La guitare se fait mélodique, les violons restent présents et sont accompagnés d’un harmonica discret. Le texte reste dans un thème plutôt sombre et inquiétant, mais s’agrémente d’une pointe d’ironie. Le chant doublé par la voix féminine évoque certains morceaux des Ogres de Barback.

Le morceau Épilogue se présente comme un interlude poétique pour finalement se développer et prendre de l’ampleur avant la dernière chanson (cachée) Streets Fighter. Le texte s’articule autour de grosses références aux jeux vidéos de combat, déclamé sur un flow rap efficace. La tension du combat reste palpable pendant tout le morceau.

L’album est une vraie bonne surprise. Même s’il l’on passe d’un style à l’autre, parfois sans transition, les différents courants musicaux utilisés sont maîtrisés dans leur genre. On sent que le groupe s’amuse sur la plupart des chansons, tant au niveau du texte et du chant, que des mélodie et de l’instrumentation qui est particulièrement variée. On aime tout particulièrement le chant rappé dans lequel on sent que le chanteur est à l’aise. Le beat hip-hop, la dynamique des guitares rock et les mélodies au violon créent un univers original et coloré. Certains morceaux sont plus aboutis que d’autres mais une fois installé dans un style cohérent, ce groupe promet de très, très bons morceaux.

  1. PrologueCoffeesandCigarettes-cover
  2. Archibald
  3. Jesse Juice
  4. C&C bar
  5. London Western
  6. Douce
  7. Hotel des Instants Volés
  8. Magicienne Abracadabra
  9. Gang des 4 Assassins
  10. Ça Sent le Duel
  11. Souvenir Fantôme
  12. Whitechapel
  13. Epilogue

 

 

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