Susanne Sundfør est une chanteuse norvégienne dont le dernier album, The Silicon Veil, et son titre phare White Foxes, nous avait fichu une sacrée claque. Très connue dans son pays d’origine, sa diffusion est malheureusement plus confidentielle à l’étranger, notamment en France, où son dernier concert au Point Ephémère était pour le moins intime… ce qui d’ailleurs était loin de nous déplaire.
Dans ses précédents albums, Susanne Sundfør distillait une musique éthérée, accompagnée de claviers et de cordes dans un ensemble à la fois magistral et secret. Le 20 février prochain, elle sort son quatrième album studio, Ten Love Songs.
A la première écoute, on retrouve la force de la musique de Susanne Sundfør, notamment ce timbre de voix si particulier qui transcende le reste de sa musique. Cela dit, tout le reste a changé. Exit la mélancolie des précédents opus, comme annoncé à l’occasion de plusieurs interviews, cet album est un album de joie et, de fait, d’amour. Ce qui frappe au premier abord, c’est avant tout les arrangements. Chaque détail est travaillé, précis, les sons sont complexes et font la part belle au clavier Fender Rhodes qu’elle ne quitte plus.
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L’amplitude des deux premiers morceaux Darlings et Accelerate nous cloue d’emblée sur place. La complexité de sonorités tribales et symphoniques confine au sublime. La variation sur Toccata & Fugue dans Accelerate prouve, s’il en était encore nécessaire, que Susanne possède une grande maîtrise technique de la composition et des arrangements. Cette musique toute en profondeur est résolument une musique du futur.
L’album laisse ensuite la place au premier single Fade Away et force est de constater que Susanne Sundfør a pris le parti d’un penchant disco plutôt pas mal assumé, qui n’est pas sans rappeler ABBA dans ses polyphonies, le kitsch des années 80 en moins, la modernité en plus.
Pour nous laisser reprendre un peu nos esprits, la suite de l’album retombe un peu en intensité avec des morceaux plus en douceur, dont les tonalités avaient été annoncées par la participation de Susanne Sundfør à la BO du film Oblivion. L’ensemble culmine avec Memorial, morceau de bravoure de quelques dix minutes mêlant clavecin et ambiance atmosphérique. Le second single Delirious reprend des sonorités très pop et achève de nous conquérir. L’album finit plus calmement qu’il n’a commencé, à l’image, peut-être, d’une relation de couple. Le dernier titre au nom énigmatique, Insect, clôt là une histoire parfaitement menée. On espère que la tournée de printemps de Susanne Sundfør la mènera en France où, pour le moment, aucune date n’est prévue.
Tracklist :
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