L’été approche, l’heure est au tri des mails, papiers, tracts de concerts… et voilà que je tombe sur un nouvel album de Girlpool. Sorti le 12 mai dernier chez Anti-Records. En r’tard, en r’tard…
Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas déjà Girlpool : Cleo Tucker et Harmony Tividad sont deux jeunes femmes originaires de Los Angeles, âgées d’une vingtaine d’années. Après avoir fréquenté, dès l’âge de 16 ans, la scène punk, le duo sort un premier EP en novembre 2014, puis enchaîne très vite un premier album en juin 2015 : Before the World Was Big. Et comme tout va vite avec elles, le succès suit. Nous les avions rencontré en septembre 2015 au Point Éphémère à Paris, pour leur première date française. Elles nous avaient impressionné par leur talent, leur maturité – non sans une petite touche de rébellion.
Nous voici deux ans plus tard avec un nouvel album : Powerplant. Et première surprise : un batteur (Miles Wintner) accompagne dorénavant Harmony (à la basse) et Cleo (à la guitare). Ce n’est pas rien : le son Girlpool repose (reposait ?) uniquement sur une guitare, une basse et ces deux voix, parfois criardes, parfois douces, mais toujours en harmonie. Ce minimalisme en a séduit beaucoup, les critiques en premier lieu.
Une batterie fait donc son arrivée chez Girlpool et offre un son plus travaillé, moins brut, sur ces douze nouveaux titres. 123 fait office de single et introduit l’album comme il se doit : un univers toujours décalé, un brin punk, une ambiance intime, lourde. On retrouve notre duo exactement là où on l’avait laissé. Mais très vite le titre prend un virage plus classique dans son orchestration. Ce sentiment va se confirmer tout au long de l’album.
À l’écoute, aucun titre ne se démarque véritablement ; peut-être Corner Store, une jolie ballade entrecoupée de riffs de guitare qui nous réveillent un peu. Il faut véritablement attendre l’avant-dernier titre It Gets More Blue pour avoir un vrai coup de cœur, confirmé lors du visionnage du clip, délicieusement rétro. Le titre évoque ce qu’on est capable de faire par amour. Un exemple parmi tant d’autres : “I faked global warming just to get close to you.” Cleo et Harmonie confirment leur maturité dans l’écriture.
Auparavant dépouillé, dans un esprit garage-band, le son de Girpool se révèle aujourd’hui plus contrôlé (moins authentique ?) et surtout moins bruyant. Les voix de Cleo et Harmony sont toujours aussi perçantes et harmonieuses, mais on observe une baisse de volume général. Le duo a grandi, mûri… et pris un sacré virage en accueillant un troisième membre. Verdict sur scène.
Tracklist