Après des mois d’attente, le facteur m’a livré le nouvel album vinyle de Mademoiselle K. Projet de longue date suivi par de nombreux fans dont je fais partie, l’excitation de la première écoute est à son comble.

Aux premières notes du morceau Bonjour Bonjour, j’ai l’impression que le diamant de ma platine tourne dans le vide jusqu’à ce qu’une voix familière chuchote les premiers mots en français de ce nouvel opus: « Combien de strates à traverser avant le noyau de nous-même ? ». Comme une dissertation de philosophie, Mademoiselle K pose la problématique de ce nouvel album empreint d’une dimension spirituelle forte. On y apprend d’ailleurs la découverte du yoga par la chanteuse. Y-a-t-il un lien à y voir ici ? Sans nul doute.

Le premier morceau pose le contexte. On traversera dans cet album les impasses du deuil, deuil d’une relation amoureuse ou deuil du décès d’un proche. L’énergie destructrice et créatrice qui s’en dégage est indéniablement ce qui a guidé l’oeuvre.

On traverse note après note le déni, le sentiment d’injustice, la tristesse à s’en rendre malade à travers le deuxième morceau SICK, la résignation avec le troisième morceau On s’est laissé, qui a été la chanson promotionnelle de l’album avant sa sortie officielle le 1er septembre. Les rimes de On s’est laissé se répercutent sur le beat électro, s’accentuant en même temps que cheminent les sentiments suite à la rupture amoureuse dont il est question ici.

Puis vient l’acceptation, durant laquelle on laisse venir la tristesse à travers le quatrième morceau J’ai pleuré. Ballade mélancolique à la guitare, ode aux larmes et désacralisation des pleurs en public, parce que « pleurer c’est facile quand tout est difficile« . On se laisse bercer par cette douce mélancolie et les plus sensibles y laisseront sans doute couler quelques larmes salvatrices.

Au-delà de l’équilibre psychique qui semble être recherché à travers les chansons, on trouve un équilibre finement apporté par le choix et la succession des morceaux qui oscillent entre rock, électro et ballades, tout cela avec beaucoup de poésie, en anglais, comme en français.

Le cinquième morceau fait l’effet d’une bombe cathartique. C’est le point culminant de l’album, qui raconte la prise de conscience des épreuves qui seront encore à traverser dans ce deuil amoureux, la rage qui s’évacue et l’irrésistible étincelle de vie qui renaît au fond de soi, illustré par le vers qui a donné son nom à l’album: Sous les brûlures l’incandescence intacte. La voix de Katerine Gierak sur ce morceau est aussi cassée que « la pierre précieuse […] bousillée« , métaphore du cœur. Les notes mêlées à ce timbre de voix poussé très loin font l’effet d’un cri libérateur. Ici débute la reconstruction propulsée par une pulsion de vie qui bat au rythme des beats électro s’accélérant sur la fin du morceau.

Comme une évidence, le morceau Pour aller mieux est un savant patchwork multiculturel dans lequel des inconnus, que l’on devine enregistrés au hasard des rues ou par téléphone, nous livrent quelques conseils pour aller mieux. Et cette compilation réalisée sur quelques simples notes de guitare devient en soi, par sa simple écoute, un bon remède pour aller mieux. Magie !

Ça ne sera pas moi apporte une touche de légèreté et de respiration après des morceaux riches en émotions. C’est à ce moment que démarre alors un travail d’introspection faisant état de nos mondes intérieurs et de la recherche de vacuité. Et dans la continuité, on s’envole alors dans un monde onirique avec Hypnotisés vers la lumière, morceau au vocabulaire fortement empreint de spiritualité qui nous accompagne sur le chemin vers la lumière, le chemin de la résilience. Le morceau se termine sur les lignes d’un roman que Mademoiselle K nous a conté, avec la reprise de cet exutoire : « Sous les brûlures l’incandescence intacte ».

À la première écoute on pourrait penser que l’opus s’achève ici, mais Mademoiselle K nous offre un épilogue avec deux derniers morceaux qui ouvrent sur la possibilité d’une nouvelle romance. Et pour clôturer l’album commençant par Bonjour Bonjour, We’re kissing Baïe Baïe arrive comme la signature d’une lettre ou la fin d’une histoire.

Avec beaucoup d’identification aux chansons, comme à chaque fois, j’ai adoré vivre cet album apportant une nouvelle maturité à l’oeuvre entière de l’artiste tout en restant fidèle à cette facette passionnée, débordante d’énergie et résolument rock que l’on adore. On a hâte de la voir en live à la MJC De La Vallée le 7 octobre 2017. Et toi, est-ce que tu (re)viendras ?

Tracklist

  1. Bonjour Bonjour
  2. SICK
  3. On s’est laissé
  4. J’ai pleuré
  5. Sous les brûlures
  6. Pour aller mieux
  7. Ça ne sera pas moi
  8. Hypnotisés vers la lumière
  9. Suckin’ my brain
  10. We’re kissing baïe baïe

 

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