Le Théâtre Lino Ventura m’a bien habitué à ses prix abordables et ses affiches alléchantes de reggae man ou de chanteurs controversés, et ce soir la magie se reflétait en une seule personne, le prophète du reggae africain : Tiken Jah Fakoly. Magique, remarquable, prodigieux, surprenant, fabuleux, extraordinaire,…tant d’adjectifs que l’on pouvait entendre de la bouche des centaines de personne qui ont assisté au concert et fièrement rempli la salle. La soirée du 17 Novembre 2007 pouvait se décrire en 3 mots : Africa/Salle comble/Magie. Après 30 minutes de retard, les lumières du Lino Ventura s’éteignent vers les 21h laissant place aux bonnes vibrations. Des rifs électriques par ci, des cuivres par la, le claviériste fait vibrer son instrument histoire de signaler sa présence, tout est prêt pour l’entrée du prophète venu défendre son 6ème album « L’Africain ». Comme à son habitude, le rasta africain n’est pas venu seulement pour hurler dans son micro mais aussi pour mener à bien et expliquer son combat entreprit vingt ans plutôt. Les tubes s’enchaînent et Tiken Jah ne fait des pauses que pour faire passer son message de paix de justice de tolérance de lutte, un message qui sera notre brin d’évasion pour ce soir. On entend un « NON au test ADN », un petit clin d’œil à une certaine lettre récupérée malencontreusement par Sarkozy, … Le chanteur ivoirien parvient à faire entendre la voix des plus miséreux de la planète mais aussi à faire danser toute une salle complètement conquise. Le public du Lino Ventura, composé de jeunes comme de vieux (sud de la France oblige), n’a pas pu résister à la voix révolutionnaire de Tiken. 23h, fin du concert, des centaines de personnes restées dehors, faute de places, n’ont pas trouvé de bons samaritains détenteurs du fameux sésame. 23h45, il est temps de rentrer à la maison, la tête dans les étoiles, rêvant d’une révolution au gout amer qui perd un peu de sa magie devant ses affiches d’UMP. Comme quoi, même dans une ville de droite, la voix d’un révolutionnaire engagé arrive à séduire et jouer à guichet fermé. La révolution est en marche…