Après un maxi remarqué par la presse musicale, Alexandre Kinn raconte aujourd?hui en folk et en blues ce qu?on peut trouver « dans la tête d?un homme ». Alexandre chante pour les gens comme vous et moi et son c?ur est dans ses textes. Charmant et fascinant, Alexandre nous livre une interview où se mêle magie des découvertes et petites histoires …. J’en dis pas plus =)

J?ai eu plusieurs formations depuis une dizaine d?années, un groupe de reggae puis un groupe de world music. Je cherchais quelque chose, un son spécial? J?ai mis du temps à trouver une réelle identité, je venais d?un milieu complètement différent (l?archéologie).

Et comment es tu passé de l’égyptologie à la musique ? Votre famille a vraiment compris cette envie de faire de la musique au dépend d’une carrière d’égyptologue?

Cela à pris du temps pour que les choses s?installent, ce genre de transition est un véritable changement de vie. C?est après un voyage de quelques mois à la Nouvelle Orléans, et quelques rencontres incroyables que j?ai pris la décision de vivre avec la musique, cela faisait un moment que j?y pensais?
Ma famille n?a pas compris tout de suite , mais elle s?y est faite?

Parlons un peu de votre petite famille de musiciens. Deux artistes t’entourent : le bassiste François Fuchs et le batteur Lawrence Clais. Comment vous êtes-vous rencontrés et depuis quand évoluez-vous ensemble à trois?

Je connais François depuis 3 / 4 ans, il vient du jazz et du free jazz en particulier, il a un rapport extrêmement harmonique avec la musique, c?est un excellent contrebassite et puis ça court pas les rues?au départ l’atome crochu a été G.Love and Special Sauce et Soul Coughing dont nous sommes fans tous les deux….
Lawrence est arrivé au moment de l?enregistrement de l?album, lui vient du Funk et de la scéne nu soul, tout ce qui touche aux «soulguardians» , d?Angelo, Bilal , Eryka Badu , Gill Scott?etc
Il donne au trio l?assise animale du beat hip hop entre autres?et en plus il chante très très bien!

Et pouvons nous dire que « Alexandre Kinn Trio » sont les John Butler Trio de l’hexagone ?

Il est vrai qu?on est influencé ?surtout qu?en plus d?être en trio, je joue de la weissenborn aussi?Mais notre musique est quand même différente, je crois?
John butler est très reggae rock…je pense être beaucoup plus influencé par le hip hop oldschool (comme A Tribe called Quest) que lui; mais nous avons en commun (peut-être) une recherche pour ne pas dire « quête » du son?
Et puis je ne suis qu?un petit frenchy?

Après un maxi 6 titres très bien accueilli par la presse, tu nous offres un excellent premier album « Dans la tête d’un homme », une sorte de recueil de chansons rempli de vie et de voyages.

L?expérience du maxi était une bonne idée, cela m?a permis de voir un peu venir, plein d?autres artistes l?on fait (Patrice, Noir Désir ?) et j?ai vraiment trouvé ça intelligent d?avoir un coup d?essai avant de se jeter à corps perdu dans un 1er album.

Sur quoi tu t’es basé pour écrire cet album ?

Sur mes histoires, sur celles des autres, les gens que j?ai eu la chance de rencontrer en voyage ou ailleurs? les sentiments qui nous habitent sont souvent d?une richesse incroyable, après il faut les mettre en forme c?est là que cela devient ardu?

Ce qui m’a frappé en premier dans cet album, c’est la façon dont tu as su adapter le blues et la folk à la langue de Molière. Ça faisait vraiment longtemps que je n’avais pas eu un gros coup de c?ur musical pour un album français.

merci du compliment, le français n?est pas très musical, c?est vrai mais il y a pire?le choix des mots, contrairement à l?anglais, doit-être à double tranchant : il y a évidemment le sens mais surtout la musicalité qui s?accompagne souvent de petites astuces . Les assonances et les allitérations sont du pain béni pour les auteurs en général?

Les textes des chansons sont aussi un élément majeur dans cet album. Ils sont très travaillés et remplis d’humanité.

J?aime la poésie et particulièrement des gens comme Blaise Cendrars ou Prévert qui font d?une scène banale un véritable feu d?artifice ; ils sont au c?ur de ce que je cherche.
La vision du beau se doit d?être aiguisé, ce qui n?est pas évident.Les individus qui écrivent, sont à la recherche du beau, il faut apprendre à le voir partout?ce qui demande évidemment de l?imagination, beaucoup d?imagination surtout dans le monde dans lequel on vit.

Les mots amour, liberté, rupture ? reviennent souvent dans vos chansons. Je prends l’exemple de la chanson « Aude » par exemple : ‘Tu sais la liberté c’est comme la peur d’aimer, elle pousse avec le temps’ ou bien « Pour toi » avec ‘Tu sais à quel point c’est compliqué, avec la liberté comme elle est pieds et poings liés’?

Bien sûr, c?est le luxe absolu? la liberté sous toutes ses formes dans notre société à un sens fourvoyé? peu de monde arrive à rester libre, c?est un mode de vie, une vraie démarche, des personnalités comme Martin Luther King ou Bob Marley ont touchés ce que l?on peut appeler être libre?
Et contrairement à ce que certains racontent, personne ne peut acheter ça?

La chanson ‘Moi, moi-même et ma bouteille’, est un super morceau ou ça groove. Enlève-moi ce doute : C’est une ode à la tequila ou une bouteille de Whisky, ou tout simplement à une femme ?

Un peu aux trois? l?addiction pour l?alcool est très proche de l?addiction de l?amour, de toute façon, toutes formes de dépendance sont difficiles à vivre .
quand je jouais dans les clubs et les bars de Paris, j?ai croisé beaucoup de « personnages » ayant des manques diverses, mais je me souviens particulièrement d?un (rue de Charenton) qui parlait des heures d?une femme qu?il aimait?mais il parlait en fait de l?alcool .

Autres morceaux phares «Adieu Lolita» et «Dans la tête d’un homme», ou vous êtes accompagnés au chant de Pura Fé, une reine du blues avec une voix qui fait frissonner les âmes.

Un grand moment de studio, et une très belle rencontre?j?adore sa voix, elle a vraiment quelque chose que les autres n?ont pas ?peut-être cette descendance amérindienne, qui lui donne une force mystique hors du commun, je ne sais pas?
Nous nous croisons dès que c?est possible sur scène, elle était présente au café de la Danse et à la Cigale?

Un hasard, on s?est rencontré au concert de Kelly Joe Phelps?
Je lui ai donné ma démo, et elle l?a écouté dans l?avion et ça lui a plu?

Votre premier clip « Aude (emmène-moi) » a été tourné dans le désert américain. Peux-tu nous raconter un peu comment s’est passé le tournage, le voyage,…

Excellente question?à voir sur dailymotion, le making of ?
Une vraie catastrophe, que des galères ?plutôt marrant ?
Et puis c?est toujours un chance, de voyager dans ces conditions…

Pour un premier album, c’est plus que réussi. Des chansons plein d’humanité et d’amour, du groove et du blues comme on aime, un disque réalisé par Bob Coke (et ce n’est pas rien pour dire).
Vous n’avez pas l’impression que vous avez placé la barre un peu trop haute =) ?

Et bien , c?est ça qui est bon?
il faut, je crois , aller au bout de ses projets sans avoir peur du comment et du pourquoi?travailler avec Bob Coke, c?était une expérience unique parce qu?il ne bosse pas à la française?il ne met pas les même choses en valeur?
et puis les histoires sur Ben Harper, Pearl Jam, etc
c?est toujours bon à prendre, l?expérience des autres, c?est du diamant brut?

Et le prochain album, vous l’imaginez sur la même lignée de « Dans la tête d’un homme » ? Un mélange de blues, folk, hip hop ?

Et bien, complètement dans la même lignée?mais sans les erreurs d?un premier album et avec un côté un peu plus abouti et peut-être un peu plus rock…

Autodidacte 100%, j?ai pris quelques cours de guitare à la nouvelle Orléans avec des gars mais rien de très institutionnel?

Et en dehors de la guitare et l’harmonica, jouez-vous de d’autres instruments ?

J?essaie de me mettre au piano, mais c?est plutôt ludique pour l?instant?

Rock, Hip hop, folk, blues ? Tant de style que vous aimez, et côté artistes quels sont vos mentors?

Tant de noms à te donner : Led Zepellin, A Tribe called Quest, Ben Harper, Dave Matthews band, Xavier Rudd, Jack Johnson, Jason Mraz, Nougaro, Gainsbourg?
Lord of the underground, Bob Dylan, Nick Drake, Elmore James, Big Bill Bronzy, Kelly Joe Phelps, Fat Freddy’s Drop, Ane Brun, R.A.T.M….

Avec la tournée promo de votre album, as-tu fait des belles rencontres ? Partagés des scènes ?

Nous avons fait un duo génial, c?est un artite canadien qui s?apelle justin nozuka
Vous entendrez parler de lui très vite ?

Et avec le recul, ça te fait quoi d’être là, à parler de tes chansons, répondre aux questions, ou bien marcher dans la rue et voir des affiches de toi sur tous les murs ?

C?est sympa, mais je ne suis pas énormément médiatisé?ce qui me permet de ne pas être reconnu dans la rue, donc d?être plutôt tranquille?
Ce qui tombe plutôt bien

Je crois qu’on a fait un peu le tour. Pour finir : tu sais chanter, écrire, composer et jouer de beaucoup d’instruments? Qu’aimerais-tu encore accomplir en tant que musicien ?

Faire des disques, et beaucoup de collaborations, c?est aussi pour ça que j?ai choisi la musique, les musiciens sont des gens plutôt cool , et j?aime me mélanger avec d?autres énergies ?un duo avec Saez peut-être un jour?

Merci Alexandre de m’avoir accordé cette interview, je te laisse le mot de fin pour Désinvolt

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