Les Ogres de Barback sont sans conteste le groupe le plus populaire de la chanson française, une aventure musicale, une histoire de famille rassemblant quatre frères et sœurs (Fredo, les jumelles Mathilde et Alice, et Sam).
_ Le ton est donné : Concert sur place et à emporter !

_ Tournée évènement marquant la fin d’un spectacle proposé à la suite de la sortie Du simple au néant en 2007. Environ deux ans à tourner avec ce spectacle, alors il est venu le temps de décréter la Fin de chantier et il n’y a pas plus belle façon que d’offrir un DVD en remerciement à leur public qui les suit depuis 15 ans !
_ Décidée à ne pas rater cet évènement, aucune hésitation j’irai les voir une nouvelle fois !

Nous voilà, ce vendredi 3 avril, jour de vacances, arrivés juste à l’heure pour avoir le temps de manger, dire bonjour par ci par là, de rentrer et choper avec un immense plaisir le DVD qu’on nous tend et avec un immense sourire le ranger gentiment !

La Meute rieuse vient de finir de jouer sur une petite scène dans le fond de la salle… dommage de ne pas les avoir vus, il faudra se rattraper le 18 mai avec la sortie de leur premier album aux sons colorés mêlant espagnol et français !

Arrive Rageous Gratoons, ces musiciens pour qui la scène est leur milieu, là où ils grandissent, là où ils vivent. Ils nous emmènent avec eux dans leurs voyages aux diverses sonorités. Ils mêlent différents styles comme le folk, le rock, la musique des Balkans, la musique orientale… pas à dire on voyage et on aime ça! On peut même imaginer un tapis volant nous permettant de surplomber et de nous balader comme bon nous semble dans des contrées lointaines !

La scène se prépare peu à peu, on enlève les draps comme on le ferait pour une brocante. Par là, une grue avec notamment une grosse caisse, par ici d’autres structures portant différents instruments… C’est vraiment le chantier ! Mais c’est aussi ce chantier qu’ils prennent plaisir à manipuler pendant plus de deux heures !

Et voilà la famille Burguière entre sur scène « Bonsoir messieurs, dames on s’appelle les Ogres de Barback, on vous souhaite la bienvenue chez nous ! » Et voilà la tempête peut se déchainer, les vivas fusent !
Les tubes s’en suivent et n’arrêtent plus.
On retrouve les différents albums avec C’est beau, Et oui, Contre vents et marées, Rue de Panam …

Fredo présente d’abord toute la famille. Alors en toute logique vu que la famille est plus importante que tout, on commence à rencontrer la fille, puis l’oncle Jésus « Quand Jésus prie il ne se passe rien », la mère « Maman je suis revenu, il faut que tu comprennes. Tu sais ! La vie que j’ai eue n’aurait jamais été la tienne »(Voyageur), la grand-mère « Tu sais j’ai du mal à croire que tu sois née arménienne »
_ Fiers de leur origine, ils auraient presque tendance à tenir un étendard pour dire « Oui nous venons de Cergy-Pontoise et alors ?! » Apprendre à passer au dessus des préjugés c’est aussi ça les Ogres !
_ Puis résonne la voix de la grand-mère arménienne entonnant un chant du pays; langue inconnue mais le sens, la communion, le partage sont là et les émotions plus que visibles sur les visages.

On prend même le temps de revisiter la chaise musicale ! Et voilà comment en langage Ogres on dit bonjour à son public, et voilà comment le public les aime parce qu’ils sont vrais et plein de générosité.

En rappel, instinctivement on entonne Rue de Panam d’une seule et unique voix, toute la chanson y passe … Frissons garantis. « Dans une rue de Panam errant au bord de l’eau j’fumais mon Amsterdam pour finir au bistrot, yavait là deux trois femmes qui faisaient le tapin et moi j’aiguisais ma lame pour planter les rupins. Les gens de mon quartier, les touristes et les vieillards aiment bien se promener le long des grands boulevards … »

La fête est là mais on n’en oublie pas les revendications sociales. Citoyens engagés, ils passent leurs messages à travers textes mais aussi vidéos. Ainsi, on voit apparaitre des images d’archives dévoilant la réalité du monde d’aujourd’hui « on veut des papiers, on veut des papiers » scandent des personnes ; on entend Jeanne Moreau lire une lettre pour représenter le Réseau Éducation Sans Frontières « J’ai honte ». « L’enfer c’est les autres, l’enfer c’est les autres. » … Des membres de la Ligue de l’enseignement les suivent également durant la tournée avec un stand de sensibilisation à la campagne « Pas d’école, pas d’avenir ». Les poings gauches sont levés en signe de soutien.

Après cet interlude politique, c’est reparti pour quelques chansons ! Pendant ce temps, la grue est démontée, ils plient bagages, remballent tout jusqu’à la prochaine brocante !

Puis, les revoilà avec leurs marionnettes, et là un immense merci à ceux qui ont commencé à s’asseoir ainsi tout le monde a pu profiter de cet instant si plein d’émotions, de respect.

Durant le concert, Fredo nous apprend que Pitt’Ocha, ce ptit bonhomme destiné aux enfants, revient à l’automne, on a même le droit à des stickers à la sortie. Décidément, c’est le jour des cadeaux pour les Ogres!

Il est sûr que les Ogres séduisent de plus en plus de monde et ce n’est pas fini !
Aller à un concert des Ogres c’est faire un voyage dans l’espace, le temps… un moment d’évasion.
On ressort de là les yeux pleins d’étoiles conquis comme toujours par cette bande de gais lurons qui continuent d’enflammer les cœurs.

_ Photos de Fabien Roux