Sa musique est un voyage aux images colorées. Au piano, {Chat, seule ou avec ses acolytes, vous invite à entrer dans un monde bien à elle. Un univers qu’elle a créé tantôt doux et intimiste, tantôt rock et écorché, captivant et envoûtant…
Chat c’est une artiste particulièrement talentueuse qui n’a pas fini de faire parler d’elle.}

Bonjour Chat !
Première question très originale : pourquoi avoir choisi ce pseudo « Chat » ?

Bonjour !
Dès les premières fois où j’ai joué mes morceaux devant un public, j’ai eu envie d’un nom de scène qui serait différent de mon nom, prénom. Comme un personnage qui se créerait petit à petit. « Chat » vient du surnom qu’on me donne depuis l’enfance (je m’appelle « Charlène »). J’ai rajouté un ‘t’ pour en élargir le sens et lui donner de la consistance.

Tu as un parcours assez atypique. Est-ce que tu peux nous en faire un petit résumé, de ton enfance à la sortie de l’album en passant par les conservatoires ? Et comment tu t’es retrouvée à enregistrer au Labo M ?

Je fais du piano depuis petite; c’est vers l’adolescence que j’ai eu envie d’en faire de plus en plus sérieusement et de devenir pianiste classique. De fil en aiguille, je suis partie du lycée en 1ère, j’ai passé mon bac par correspondance, tout en étant au conservatoire de Boulogne-Billancourt. A 22 ans je suis partie étudier au conservatoire de Genève. Là-bas j’ai commencé à composer. J’ai alors décidé de quitter le conservatoire, pour partir à Londres et me consacrer désormais à mes compositions. J’ai donné des cours de piano, tout en écrivant mes premières chansons, commencé mes premiers concerts.
De retour à Paris j’ai envoyé mes 1ères maquettes à droite à gauche, et j’ai commencé à travailler des chansons avec Henry Blanc-Francard (mon ingénieur du son) et Joseph Chedid (réalisateur et musicien de mon disque). On s’est rencontrés via un ami commun (on est à peu près tous du même âge). Lorsque j’ai signé avec ma maison de disque, j’ai demandé à continuer de travailler avec Joseph et Henry et enregistrer mon album avec eux. On a décidé de l’enregistrer au Labo M, car le studio est situé dans une maison à la campagne, ce qui nous a vraiment permis de prendre notre temps (c’est beaucoup moins cher qu’un studio à Paris!), de s’isoler et de … passer un mois génial à faire ce qu’il nous plaisait en toute liberté.

Folie douce, au lieu d’être un énième et ennuyeux album de « jeune chanteuse française à textes », est captivant et fascinant. On se laisse emporter rapidement par cet opus où se succèdent de véritables bijoux que ça soit ‘Alice’ au piano façon classique ou bien ‘Maman’ à la guitare un peu bluesy. C’est voulu ce bric à brac où tous les genres s’entremêlent ?

Merci beaucoup! Oui ce bric à brac est un peu à mon image. (Je continue d’écrire mes textes sur des milliards de post-it que je perds plutôt que d’utiliser mes cahiers). Je crois surtout que lorsque j’ai commencé à faire mes premières chansons, je n’avais absolument pas la notion d’album en tête, du coup les chansons sont comme des témoins d’humeur, d’émotions, que j’ai pu avoir à un moment. C’est assez inconscient, plus instinctif que réfléchi.

Alice, ton premier single, était déjà sur ton premier EP Chat au piano sorti en 2008, et on a cette impression que c’est un peu ta chanson fétiche.
Mais pour définir le style « Chat » ou plutôt une chanson qui te représente, tu garderais Alice ou il y en a une autre ?

La chanson Alice a en effet une place particulière, c’est aussi un des premiers titres que j’ai fait écouter autour de moi. Mais toutes ces chansons sont comme différentes facettes, différents éclairages de ce que je ressens; alors parfois je me sens plus en phase avec l’une… puis le lendemain avec une autre. Tout dépend de comment je me sens au moment ou je les chante!

Dans Petit Con, tu évoques les artiste qui n’ont ‘d’artiste que le nom’ et qui se ‘croient libres’. Y a-t-il eu des retours ou bien quelques artistes qui n’ont pas aimé cette chanson ?

(rires). Non, en général elle fait plutôt sourire. C’est une chanson ironique mais qui ne vise pas une personne en particulier. Même si c’est en regardant une émission de télé-réalité que m’est venue l’idée du texte. Parfois j’ai pu me sentir moi-même le « petit con » que je décrie 🙂

Dans tes influences personnelles tu cites souvent Radiohead ou bien Gonzales. Des artistes pour qui le piano est un élément omniprésent dans leur musique.
As-tu suivi la prestation immense de Gonzales avec son record du concert le plus long ?

Je n’y étais pas mais j’ai regardé quelques vidéos sur le net . Sacré exploit! J’ai vu plusieurs fois Gonzales au Bataclan, avant qu’il ne soit très connu (il y a 7 ou 8 ans) et j’en garde un souvenir vraiment génial.

Sinon quels sont les compositeurs et arrangeurs de génie qui ont nourri ton talent ?

J’ai toujours écouté beaucoup de styles différents. J’ai eu une période grunge, à l’âge ou j’ai acheté mes premiers CD…Nirvana, Green Day. Puis hip-hop, je vénérais les Fugees, Beastie Boys… Après j’ai eu une période plus « féminine », lorsque j’ai découvert Bjork, Keren Ann, les Cocorosie. J’ai toujours été très admirative d’artistes français un peu « outsiders » comme Mathieu Boogaerts, Camille.

Dans une interview pour NME en 2004, Peter Doherty disait concernant sa disponibilité et ses entretiens réguliers avec ses fans : « Si lorsque j’avais 16 ou 17 ans, Morrissey m’avait ouvert sa porte et fait entrer chez lui pour l’écouter et discuter, cela aurait été formidable. Pourquoi pas ? Cela est possible. De mon coté, je n’ai pas grand choses d’autres à faire de mes journées ».
De ton coté, t’es présente sur MySpace et aussi sur Facebook, et il y a quelques temps, tu te plaisais avec ce concept d’aller jouer chez les gens.

Je viens enfin aux questions après ce long discours : Comment considères-tu l’impact de ces nouvelles plateformes (Myspace, Facebook, Deezer…) pour le monde de la musique ? Et comment t’est venue l’idée des concerts en appartements ? On te sent assez proche de ton public, c’est essentiel pour toi ?

Je pense que chaque époque a ses outils, et il est évident qu’aujourd’hui moi je me sers de ces plateformes car ce sont des moyens de communication rapides et très pratiques! Aujourd’hui on a cette chance avec internet de pouvoir aller chercher et fouiller dans des blogs, trouver des choses géniales même si elles ne sont pas très médiatisées. Le revers de la médaille est certes les problèmes de téléchargements etc, mais je pense qu’il faut surtout être inventif et chercher sans cesse à créer pour trouver à nouveau un équilibre.

Au sujet des concerts en appart, c’était tout simplement un moyen un peu loufoque pour moi de jouer et faire des concerts (avant la sortie de mon disque) sans attendre d’être programmée par tel ou tel festival, salle etc… Ça a donné des soirées vraiment très cool, où tout se fait avec spontanéité et imprévus… 🙂 En effet, les gens ne se connaissaient pas, ne savaient pas toujours très bien chez qui ils étaient, mais réunis pour la même chose, la musique, les musiciens et on a toujours vécu de très belles soirées du coup!

Si tu n’avais pas la musique, qu’est-ce que tu ferais ou aurais fait dans la vie ?

C’est dur à dire.. en tout cas j’ai voulu être écrivain puis danseuse il y a quelques années.

Quelques petites questions avant de finir :

– Dernier coup de cœur musical ? Le Prince Miiaou

– Dernier concert auquel t’as assisté ? Oxmo Puccino

– Dernier album acheté ? De vieux titres de Suzi Quatro

– Dernière belle rencontre ‘musicale’ ? Je suis partie quelques jours dans le sud pour un festival, et j’ai passé quatre jours avec des groupes et des gens supers … La Féline, Rover, Vanessa Chassaigne… C’est dans ce moment où je me dis que j’ai beaucoup de chance.

Chat, merci beaucoup pour cette interview et cet album qui n’a pas fini de faire ronronner nos platines. Un mot de fin pour Désinvolt ?

Merci !!!
Il est 13h je vais aller manger moi …

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