Ce qu’il y a de sympa à avoir des amis aux goûts musicaux aussi divers que variés, c’est que tu découvres pleins d’artistes dont tu as jamais entendu parler. Regina Spektor est-elle une inconnue !?! Non non, justement le nombre de fois où j’ai eu un parasite devant moi tendant un album de cet artiste avec un simple « Tu vas tomber des nues ! »… C’était il y a 5 ans et l’album avait ce nom bizarre et assez atypique comme titre pour un opus: Soviet Kitsch.

Une petite recherche sur internet et je trouve une interview de l’artiste qui cite Bach, Mozart, The Beatles, Queen, Bob Dylan, Bjork, Radiohead, Nirvana, Patti Smith, Nina Simone, Ella Fitzgerald, Eminem, Leonard Cohen, David Bowie, Edith Piaf … Je n’en crois pas mes yeux ! Suis-je tombé enfin sur l’artiste qui a battu Jeff Buckley niveau influences ? Puis il a suffit de 40 minutes et 11 chansons pour que je sois conquis pour l’éternité.


Les premières années

Le 18 février 1980 naissait à Moscou, Regina, fille d’un photographe et violoniste et d’une professeur de musique. Très tôt, elle commença à apprendre le piano et sa voie, comme une évidence, était tracée : elle sera pianiste classique.
Son père, un grand passionné de musique joua un rôle important dans sa culture musicale. Ce dernier était fan des Beatles, Queen, et autres groupes interdits en U.R.S.S (oui oui on appelait ça la démocratie et John Lennon était Satan!). Mais en 1989, alors âgée de 9 ans, Regina et sa famille, profitant de la perestroïka [http://fr.wikipedia.org/wiki/Perestro%C3%AFka]], quittent l’Union Soviétique pour trouver asile à New-York, dans le Bronx précisément. Une nouvelle vie commence et Regina continue sa formation au piano classique jusqu’à ses 17 ans. C’est beau comme dans un conte de fée. On arrête ou vous voulez qu’on continue l’histoire ?


Regina et l’anti-folk

Après quelques chansons enregistrés en 1999, elle sort en 2001 son premier trésor 11:11. L’album mélangeant le folk-rock avec le blues et le jazz, et co-produit par Richie Castellano, regorge de 12 chansons écrites, composées et interprétées par Regina. On retrouve ses influences beatlesiennes en passant par le hip-hop ou la folk. En jouant avec sa voix et changeant de rythme comme on change de girlfriend, la petite New-Yorkaise a créé son propre style. Une artiste est née !

Plus personne ne peut arrêter Regina. A peine quelques mois passèrent après la sortie de 11:11, qu’on retrouve un deuxième album taggé du minois de la chanteuse au titre original Songs. Ce deuxième skeud suit le même concept que le précédent : toujours auto-produit, toujours 12 chansons, et toujours vendu lors de ses concerts.


Regina conquiert le monde et le cœur des Strokes

Allô! Allô! Ici la terre! On vous signale que Regina est à la conquête de la planète bleue. Repérée par [Gordon Raphael, le producteur des Strokes, elle fera leur première partie en 2003 lors de leur tournée Room on Fire et enregistrera même un duo intitulé Modern Girls & Old Fashion Men. (Elle accompagnera aussi les Kings Of Leon, de qui elle assurera également des premières parties de leur tournée européenne.)

Puis après s’être fait un petit nom sur la scène New-Yorkaise, vint l’année 2004 et le troisième album de la miss anti-folk « Le premier sorti sur une major! ».
L’album s’appelle Soviet Kitsch, en référence à Milan Kundera on ouvre une parenthèse de culture : Soviet Kitsch lui est directement inspiré d’une expression de Milan Kundera pour qualifier l’esthétique vide du communisme, dans son célèbre ouvrage L’insoutenable légèreté de l’être… On ferme la parenthèse].

Soviet Kitsh est une sorte de recueil composé de onze petites histoires. Déceptions, joies, peines… Elle décrit son univers et ses états d’âme accompagnée la plupart du temps par son ami de toujours : le piano. Nous retrouvons ainsi Regina et l’amour (Us, Ode to Divorce), Regina la petite fille fragile et touchante (Carbon Monoxyde) ou bien la guerrière agressive tel un Ivan Drago [[http://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Drago]] (Your Honor)

Avec Soviet Kitsch, Regina n’a pas seulement réalisé son premier album studio, elle a aussi atteint un public qui lui est resté fidèle.


Après l’anti-folk, la pop ?

Retour à la case « déception », vous venez de gagner un beau disque de Camélia-Jordana. On attendait un peu plus de Regina après l’excellentissime Soviet Kitsch, mais Begin To Hope n’a fait que démontrer que les sonorités pop sont moins biens que les belles mélodies qui atteignent l’orgasme grâce à un piano survolté.
Un changement radical laissant place à des textes niais et une miss qui s’est faite sage pour ce quatrième album. Une grosse déception, qui malgré deux belles compositions (Field Below et 20 Years Of Snow), laisse un léger gout amer et une sensation d’un fan dépité.


Regina la magicienne

Regina est de retour ! Oups pardon la magicienne est de retour avec son cinquième album Far sorti en 2009. Aussi dingue qu’un A Lovers Prayer [[http://fr.wikipedia.org/wiki/A_Lovers_Prayer]] (ici la fantaisie se résume plus dans l’enregistrement de l’album que dans sa promotion), Regina a surpris le petit monde de la musique en enregistrant l’album avec quatre producteurs différents, Jeff Lynne (Electric Light Orchestra, George Harrison), Mike Elizondo (Dr. Dre, Eminem mais aussi Fiona Apple et Pink), Garrett « Jacknife » Lee (R.E.M., U2, Weezer) et David Kahne (Mc Cartney, The Strokes).

Qu’elles sont bonnes les retrouvailles avec l’ambitieuse et fantasque petite fille qui ne connait pas de limites ! On ne change pas la recette ni les ingrédients : nous retrouvons le fidèle compagnon de vie monsieur piano, quelques joyeuses notes qui se mélangent à merveille avec la mélancolie jazzy, le blues et les sonorités pop. Et puis certaines chansons nous rappellent d’autres … artistes que ce soit Coldplay (Eet), Kate Bush (The Calculation) voire un vieux chanteur de Ska avec Folding Chair.

Au final, Far est un de ces disques qui vous rendent heureux, avec le sentiment d’avoir retrouvé l’artiste parfait !


Regina Spektor est de ces trésors et rêves qui te hantent et qui doivent être le mieux partagés.

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