Noomiz est la première passerelle indépendante entre artistes et professionnels de la musique. A ce titre, l’objectif du site est de faciliter la mise en relation entre les artistes émergents et les professionnels, dont le métier est de détecter et d’accompagner le talent des créateurs (éditeurs, producteurs, tourneurs, managers, médias, etc.). Désinvolt a rencontré les deux fondateurs Antoine El Iman et Thomas Artigebieilles pour en savoir davantage sur ce site innovant.


Noomiz c’est qui ? C’est quoi ?

Bonjour Antoine et Thomas ! Comment est née l’idée de Noomiz ?

– Antoine : L’idée c’était vraiment d’aider les artistes. Thomas et moi sommes tous les deux passionnés de musique, on a tous les deux été artistes et l’idée donc, c’était de créer du lien entre les artistes et les professionnels parce que finalement les professionnels, ils ont besoin de rencontrer les artistes et vice versa.
C’est parti d’un constat : Tout le monde est sur MySpace mais finalement c’est très compliqué, nous notre idée fondatrice c’était la création de ce lien entre artistes et professionnels.

– Thomas : La première idée c’était donc d’avoir un réseau social qui servirait de passerelle entre les artistes et les pros parce que les uns comme les autres ont besoin l’un de l’autre. La deuxième idée derrière c’est qu’on voulait que les artistes puissent créer un blog ou un site très simplement, sans être ni des codeurs ni des graphistes. En gros, leur mettre à disposition un outil de conception de blog hyper simple, ergonomique et intuitif, assez performant aussi avec les technologies les plus récentes. On leur donne aussi des widgets qui leur permettent d’aller faire leurs promotions sur les autres sites, là où il y a le plus d’audience avec la même simplicité de personnalisation. Voilà donc c’était le deuxième truc, essayer d’apporter quelques choses de nouveau en terme de réseau social et de sites pour les artistes.

Peut-on parler d’un blog musical 2.0 ?

– Thomas : On voulait se mettre à la place d’un artiste et se demander quels sont les freins et les déceptions qu’il rencontre sur les plateformes existantes. Et se dire ben avec tous ces freins on apporte des fonctionnalités qui vont l’aider dans son développement en tant qu’artiste. Aujourd’hui, Internet est un canal important pour les artistes pour pouvoir se développer et faire leur promotion. Typiquement, on va prendre deux exemples : c’est très difficile aujourd’hui de personnaliser sa page sur MySpace, ce qu’il disait Antoine, c’est qu’il fallait avoir des notions de développement, de codage. Pour nous c’était un principe, un artiste n’est pas un informaticien ! L’autre exemple, c’est Facebook. C’est un univers très neutre. Pour un artiste c’est important de communiquer sur sa musique mais sur son identité visuelle, c’est quelque chose de fondamental.


Noomiz une plateforme que musicale ?

Donc Noomiz restera une plateforme « musicale », et pas vraiment un énième réseau communautaire?

– Antoine : On l’annonce clairement qu’on est spécialisé uniquement sur la musique. Pour l’instant, li n’y a que des blogs d’artistes, il y aura des blogs de membres après mais ça sera des blogs de membres qui aiment et apprécient la musique. Le public est là, il pourra créer sa playlist etc mais on reste dans un univers « musical ».
Myspace, ils ont commencé en étant pas spécialisé dans la musique. Leur succès s’est fait en grande partie grâce à la musique et aujourd’hui ils veulent y revenir parce qu’ils se rendent compte que ce qui a fait leur succès c’était ça et que quand ils se sont écartés qu’ils ont perdu leur « sens », ce qui avait fait leur intérêt.

Avec Noomiz, on ne pense qu’en terme de musique, je pense qu’on ne s’éloignera pas. Aussi, c’est que dés le début, on met les professionnels dans la boucle parce qu’il faut du concret pour les artistes, du concret avec ces rencontres entre artistes et directeurs artistiques, demain du concret avec la scène. Mais ça ne veut pas dire que ceux qui ont des rendez-vous signeront des contrats. Les professionnels français n’ont pas la capacité de signer 120 artistes par an aujourd’hui.

Pour les artistes qui désirent s’inscrire sur Noomiz, quelles sont les démarches ? Vous faites des sélections ?

– Antoine : En fait il y a deux critères, deux raisons pour lesquelles on fait un choix : le premier c’est un choix technique, pour que le site fonctionne très bien pour ceux qui sont dessus, on filtre un peu sur le volume pour que le site soit performant. La deuxième chose c’est que oui on fait un filtre qualitatif mais qui est un filtre minimum pour que les artistes qui sont sur la plateforme intéressent potentiellement les professionnels.

C’est ouvert à tout le monde ? Ou juste les artistes non signés ?

– Thomas : C’est ouvert à tous les groupes qu’ils aient sorti des albums ou pas.

Je remarque aujourd’hui qu’il n’y a que des directeurs artistiques d’AZ, d’Universal ou Atmosphériques. Vous allez étoffer la liste ? Voire même que ça ne se limite pas qu’à des labels mais aussi à des tourneurs, distributeurs, salles de concerts, agences de pub ….

– Thomas : A terme, nous tout ce qui peut permettre à un artiste de progresser ou d’avoir l’opportunité de diffuser sa musique c’est ce qu’on veut. On sait très bien qu’à terme on a envie d’ouvrir un maximum de structure et que Noomiz soit le lieu de rencontres avec l’ensemble de l’industrie musicale.

– Antoine : Aujourd’hui, ceux que tu cites là, ce sont des partenaires. Ils nous ont aidé dés le début, ils nous ont fait confiance et ils se sont engagés à recevoir des artistes donc il y a des éditeurs, un producteur et demain une salle de concert et après sans doute un tourneur. On aura globalement quatre grands métiers : éditeurs, tourneurs, producteurs, salle de concert. Les services qu’on propose à ces professionnels, ils ne s’adressent pas qu’à ces quatre grands métiers mais à l’ensemble des gens qui travaillent dans la musique.

– Thomas : On aura vraiment réussi notre pari, si on permet à un artiste , je prend un exemple un artiste de Grenoble, de rencontrer par notre intermédiaire un petit tourneur sur Grenoble et faire des petits concerts de manière locale. On aura vraiment gagné parce qu’on aura permis à des artistes de progresser chacun à son niveau, sans forcément avoir une grosse signature.

Ce service que vous proposez aux artistes est totalement gratuit. Comment vous arrivez à rentrer dans vos frais ?

– Antoine : On vend les outils à l’ensemble des professionnels qui ont besoin de « musique », et c’est grâce à cela qu’on vit.

Vous vendez donc que les « outils » ? Par exemple, un artiste ne verra jamais ses informations confidentielles parvenir aux mains des maisons de disque ou autres.

– Thomas : Rassurez-vous on ne vend aucune information personnelle.

– Antoine : Ce qui intéresse les professionnels c’est d’avoir des moyens afin de contacter l’artiste qui les intéresse bien sur. Ce qu’ils achètent c’est un moteur de recherche hyper précis mais pas les données personnelles. En revanche l’artiste il rentre ses coordonnées, numéro de téléphone s’il veut, en tout cas un moyen de le contacter si un professionnel qui utilise notre outil a envie de travailler avec lui.

L’artiste ne cède rien sur ses droits, sa musique etc donc même si demain il signe, quelque part grâce à Noomiz il a rencontré un professionnel qui lui apporte des revenus, ben l’artiste ne nous doit rien ! En revanche, le professionnel qui l’a trouvé grâce à nous, nous a payé au préalable.


Noomiz, une notion de qualité

Vous avez aussi un outil « révolutionnaire » qui est cet algorithme de statistique, des infos là-dessus ? Ou c’est tenu top secret (rires)

– Antoine : Non non c’est pas secret du tout enfin le détail de l’algorithme oui ! (rires)

– Thomas : Le principe de cet algorithme, c’est de travailler sur ce que les gens aiment ou pas, sur une notion d’adhésion ou d’affinité vis à vis d’un artiste. Et c’est de se dire qu’aujourd’hui on ne croit pas -c’était un problème sur Myspace- à la notion de « quantité », c’est à dire que ce n’est pas l’artiste qui a le plus de vues sur sa page ou son blog qui doit être premier dans les classements. Aujourd’hui, la plupart, qu’est ce qu’ils vont faire ? Ben ils vont trafiquer les compteurs, ils vont cliquer 2000 fois sur leur page, ils vont spammer l’ensemble de leurs réseaux pour dire « venez devenez mon ami » etc … Nous, on ne croit pas à ces critères quantitatifs et notre algorithme il tend justement à prendre en compte une notion de « qualité ». Quelques chose de très simple : est-ce que les gens qui viennent sur la page d’un groupe écoutent la musique entièrement ou pas, ça veut déjà dire quelque chose, parce que si la personne vient et reste 10 secondes et part, ça tend à dire qu’elle n’a pas adhéré à l’univers visuel ou musical de l’artiste.
Notre algorithme, il va dans cet esprit là de « qualité » et permettre à des petits artistes qui ont une vraie communauté de fans, de gens qui les suivent, d’être pris dans le classement par rapport à quelqu’un qui va aller spammer l’ensemble des internautes.

– Antoine : On voulait que le classement soit pertinent, comme celui de Google, c’est pas le lien le plus vu qui apparait le premier dans le moteur de recherche. Chez nous aussi, c’est pas l’artiste le plus vu ou le plus écouté, en terme quantitatif, qui sera en « haut ». On ne voulait pas que les gens votent aussi pour éviter tout ce coté spamming qu’on voit partout, ce coté concours. Sans juger de la qualité artistique, on voulait que l’algorithme classe en fonction de l’adhésion sans détecter le talent, ensuite y a des gens dont c’est le métier qui sont des directeurs artistiques, on n’a pas de machines pour inventer le talent, on ne peut pas inventer l’émotion quand tu écoutes une chanson, tes poils qui se dressent …

En fait, c’est eux qui décident et qui ont le dernier mot à la fin ?

– Antoine : C’est eux qui ont le dernier mot mais c’est leur métier finalement d’avoir le dernier mot ! En revanche, on pense que notre algorithme est plus juste, plus pertinent et plus qualitatif parce que tous les critères quantitatifs sont pondérés par des critères qualitatifs qui sont souvent plus importants en terme de valeur de coefficient. En gros, un artiste qui est peu écouté peut très bien être bien classé chez nous.

NOOMIZ PUBLIE CHAQUE MOIS DES TOPS RADICALEMENT DIFFÉRENTS, BASÉS SUR UNE MÉTHODOLOGIE ORIGINALE ET EXCLUSIVE.

Noomiz a imaginé des classements qualitatifs, indépendants et pertinents. Ils s’appuient sur un algorithme qui tient compte de nombreux critères, classés en quatre catégories :
* Audience (Volume / Comportement)
* Réseau / Amis
* Partage / Widgets
* Activité scénique

Chaque critère quantitatif est pondéré par un critère qualitatif.

Chaque mois, les 100 premiers du classement général intègrent la « Sélection Noomiz ». Parmi cette « Sélection », les professionnels partenaires cherchent les 10 groupes ou artistes qu’ils rencontrent le mois suivant.

Des sites de promotions d’artistes et plateformes dédiées à la musique on en voit un nouveau chaque semaine, à croire que ce « tremplin » est devenu un nouveau business, juste un gagne-pain sans se soucier de la musique.

– Antoine : Pour certains c’est un gagne-pain parce qu’ils essayent de vendre autres choses derrière cela. C’est à dire, quand c’est une marque ou un opérateur téléphonique ou une marque d’alcool, ils se servent de cela pour vendre un autre produit. On ne juge pas, mais ils créent ou sponsorisent un réseau communautaire pour communiquer autre chose et vendre un autre bien pour les gens qui utilisent la plateforme, pour améliorer leurs marques ou s’approcher de la passion de leurs clients.
Nous, notre business c’est la musique, on ne vend pas des voitures ni des abonnements téléphoniques ni des hamburgers. Finalement, la principale différence elle est là. On est pas là juste pour 6 mois de campagne de communication et puis partir après. On veut installer un réseau qui perdure et qui dure dans le temps mais centré sur cette passerelle réelle.

Il y a quelques mois, Universal Music a mis en place une plateforme de coaching téléphonique appelé My Music Pro pour la modique somme de 3 euros la minute. Avec Noomiz y a des entretiens entre artiste et directeurs artistiques, vous dites quoi à ces artistes qui attendent que leurs rêves se réalisent …

– Thomas : On ne leur promet pas qu’ils pourront signer et on ne leur fait pas de fausses promesses ni de faux espoirs. On leur dit qu’on les classe tous les mois et qu’il y en a 10 qui décrochent des rendez-vous et on leur dira bientôt que y aura 3 qui joueront sur scène.
Pour revenir à cette offre que tu cites, y a sans doute des artistes que ça intéresse de payer pour avoir un retour. Nous, on a considéré que c’était gratuit et que ça ne devait pas se payer. Aussi, chez Noomiz, c’est les professionnels qui choisissent qui ceux qu’ils ont envie de rencontrer.

Un petit bilan. Il y a combien d’artistes inscrits sur Noomiz ?

– Antoine : Il y a 740 blogs d’artistes créés. Y en a des nouveaux tous les jours, donc je pense que mon chiffre est faux (rires).

Là avec ces 740 y a déjà un tri et sélection de départ ?

– Antoine : Oui, si on compte ceux qu’on a pas gardé, on est à plusieurs milliers d’artistes qui ont voulu s’inscrire.

Et vous êtes contents de la manière dont ça se passe ? Noomiz est sur les bons rails?

– Thomas : On est très contents et on a énormément de retours très positifs. On est surpris de voir que des artistes prennent leurs emails pour nous écrire et nous féliciter sur le concept, sur la simplicité des outils, et ça c’est la plus belle des récompenses, c’est qu’on a un ou deux emails par jour de gens qui nous félicitent en nous disant « c’est top c’est super simple et vous avez vraiment créé une plateforme pour nous ».
Notre grande réussite, je l’ai dit et je le redis c’est quand un artiste qui n’aura pas une signature chez un gros label mais arrivera à faire un petit bout de chemin avec Noomiz pour se développer localement etc.

– Antoine : Je rebondis sur ce que dit Thomas, c’est top de démarrer sa journée sur des emails d’artistes qui nous remercient parce qu’ils trouvent Noomiz pertinent ne serait-ce qu’en terme d’ergonomie de design … Aujourd’hui, nous avons démarré notre journée avec un artiste qui s’est inscrit y a quelques temps et qui nous dit ça fait un mois et demi que je suis sur Noomiz et en gros je vais rencontrer un directeur artistique alors que j’en ai jamais rencontré, j’ai jamais réussi, vous m’ouvrez une porte et je vais jouer sur scène grâce à vous alors que je galère à trouver des dates à Paris. Là, on se dit cool on a fait une partie du chemin et on sera encore plus contents si demain il signe et qu’il se passe des choses pour lui. On découvre tous les jours, et ça aussi c’est une autre satisfaction, des artistes complétement géniaaux et super bons, français et ça fait super plaisir (sourire). Je pense qu’il y a jamais eu autant de créativité et de qualité dans le milieu indépendant en France.

Il manquait en France juste une belle plateforme qui fasse le lien entre artistes et directeurs artistiques?

– Thomas : Il manquait Noomiz (rires)