Si la musique avait évolué sans faire un détour lors des années 80, Porcupine Tree serait alors un bon représentant de ce qui se fait le mieux dans la pop actuellement. Mais comme ce n’est pas moi qui écrit l’histoire et que je ne peux pas contrôler les goûts de chacun, The Incident va se ranger dans la case rock prog’. Le point positif, c’est que du coup je ne regrette pas d’écouter ce groupe contrairement aux merdes qu’on nous passe à la radio…

Sorti le 14 septembre 2009, cet album était encore une fois attendu des fans, tout simplement parce que Porcupine Tree se place au sommet du genre, mais également parce qu’on sait depuis quelques temps maintenant que cet opus serait un double album :

une première dans l’univers progressif. Porcupine Tree et Steven Wilson (le leader et mixeur du groupe) sont connus pour leur travail rigoureux et, ce qui va de pair avec la rigueur, de qualité. Qu’est ce qui fait donc que cet album devait tenir sur deux galettes plutôt qu’une ?

Avant de plonger dans cette énigme, faisons un aperçu de l’ensemble. Dans le style, The Incident ne rompt pas les habitudes : une atmosphère assez lucide, plutôt

calme avec des accompagnements majoritairement acoustiques entrecoupés par moments de rifs électriques plus péchus. Ces derniers peuvent venir vous surprendre alors qu’on ne les attend pas, mais ne dénaturent pas l’ensemble de l’album. Tout au plus, ce sont quelques solos de guitares qui donnent un aspect malsain. Les alternances de plans sont autant d’accroches aux séquences que l’album enchaîne.

Une nouvelle fois, on se trouve devant un « concept album » (avé l’accent s’il vous plaît) qui suit un fil narratif précis. Les morceaux s’enchainent parfaitement les uns les autres pour un total de plus d’une heure et quarante minutes.

Un premier constat d’ensemble : le son est bon, la musique de qualité, les enregistrements propres, le tout surprend, bref tout est trop parfait… Une recherche d’originalité trop consciente qui laisse assez peu de place à l’expression des sentiments. On ne peut pas tout à fait se sentir en harmonie avec l’atmosphère que l’album présente et encore moins transporté en dehors de certains morceaux (comme « Blind House », « Your unpleasant family » ou « Time Flies ») qui sont assez addictifs, dans les limites du raisonnable cependant.

Au niveau du concept, on découvre la vie d’une personne qui a tracé son avenir, en laissant l’être aimé au bord de la route. Jusqu’à « the incident » et le coma qui s’en suit. On retrouve des morceaux plus ou moins longs sur une trame narrative en deux parties. Le

tout est relativement sombre mais plein d’espoir, un but a atteindre malgré que « time flies » (le temps s’envole). Les rythmes varient donc en fonction des épisodes plus ou moins douloureux… C’est toute une réflexion sur le déroulement du temps, les sacrifices, les buts à atteindre, ce que l’on cherche vraiment…

Pour répondre à ma première question, si l’album tient sur deux galettes plutôt qu’une, c’est tout simplement parce qu’une histoire ne se termine qu’à sa fin et que si celle-ci est longue, on ne vas pas la résumer juste pour économiser de la place. Et vu le travail réalisé pour cet opus, c’est tout bénèf pour nous d’avoir deux cd pour le prix d’un.

Porcupine Tree « Time Flies »

Ps : vous pouvez trouver cet album en version crystal (2cd), digipack (2cd+1dvd) ou limité (2cd, 1 dvd, 1 carnet de dessin de 12 page, 1 livre de photo/lyrics de 116 pages très travaillé) mais pour cette dernière, dépêchez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde (achat via le label roadrunner uniquement )…

Le site officiel du groupe refondu pour l’occasion vous permettra de voir le premier clip de l’album, Time Flies et d’écouter la bande annonce du cd, avec une qualité sonore plutôt mauvaise cependant… Il faut croire que la place coûte cher en ligne… ou que le groupe redoute les enregistrements ?