Un grand garçon timide, qui ne cherche pas à se faire remarquer, doté du pseudonyme modeste de Just Jack. Pourtant en Angleterre (son pays d’origine), Jack Allsop, avec un seul titre Starz In Their Eyes, atteint les sommets du Top 50 pour devenir à son tour une star et un musicien hors-pair.

Musicien de génie donc, Just Jack, avant de jouer les DJ pendant quelques temps, compose ses premières chansons avec, selon l’anecdote, uniquement deux magnétophones. Il bidouillait donc ses morceaux développant ce côté touche à tout qu’on retrouvera plus tard dans sa musique.

Nous sommes aujourd’hui en 2009, Just Jack a sorti en juin dernier All Night Cinema son tout dernier album, je préfèrerais plutôt revenir ici en 2007 pour parler de The Overtones, son meilleur disque produit à ce jour pour ma part qui suit The Outermaker, où l’artiste nous montrait toute l’étendue de sa créativité et de son talent contrairement à la version 2009 que je trouve un peu trop formatée.

Dans Overtones, Just Jack arbore un regard à la fois intimiste sur lui-même: Writer’s Block et la peur de la page blanche, I Talk Too Much et les relations amoureuses… mais aussi plus généralement sur le monde qui l’entoure: Starz In Their Eyes et la célébrité, Spectaluar Failures, d’un œil plus pessimiste, traite de la fin du monde…
Just Jack est un observateur et parle dans ses chansons de ce qu’il se passe autour de lui aussi bien que de ses propres interrogations.

Impossible de classer Just Jack comme son compère The Streets d’ailleurs (on ne peut pas éviter la comparaison): un phrasé à la limite du chant et du rap, une musique touche à touche mélangeant les styles de l’électro à la pop… à une différence près.

La musique de Just Jack est teintée de cette influence disco qui marque chaque morceau. Que ce soit les synthés de Writer’s Block, ou la basse funk de I Talk Too Much, ou même le morceau tout entier No Time, le musicien fait preuve d’une aisance déconcertante pour installer une ambiance, habiller ses mélodies en supprimant les barrières entre les styles.

Cuivres, cordes, mélodies électroniques, percussions, de la guitare électrique au violon, du synthé au piano, tout y passe.

Et si Just Jack n’a pas succédé à The Streets, c’est sans doute la faute à son côté « gentil garçon » qui émane de sa musique (le refrain de Glory Days, malheureusement, qu’on dirait chanté par un ancien membre de Boys Band raté) et de ses textes parfois pas assez travaillés.

Reste que si Just Jack possède quelques (tout petits) défauts, l’homme possède un talent indéniable pour composer une musique, faire passer des émotions et trouver les airs que l’on retiendra (les petits sifflements sur Glory Days qui ne vous quittent plus de la journée après l’avoir entendu).

Complète réussite de l’album, Spectaular Failures sur une musique envoutante, un chœur présent tout au long de la chanson qui accompagne la voix du « chanteur-rappeur » Just Jack, et vous hypnotise.

Comme le montre la couverture de l’album, The Overtones est une ode à l’imaginaire musical, à l’effondrement des frontières entre les styles. Dommage qu’avec All Night Cinema (qui n’est pas à jeter à la poubelle non plus!) il n’ait pas réussi à faire de même.
On attend donc avec impatience un nouvel opus pour vite oublier le semi-déception de 2009!

Tracklist:

  1. Writer’s Block
  2. Glory Days
  3. Disco Friends
  4. Dtar In Their Eyes
  5. Lost
  6. I Talk Too Much
  7. Hold On
  8. Symphonie Of Sirens
  9. Lifes Stories
  10. No Time
  11. Mourning Morning
  12. Spectacular Failures

Ecouter The Overtones sur Deezer