C’était la soirée rock à ne pas rater, jeudi dernier à la Boule Noire. Pendant que certains chantaient les premiers airs de La Superbe au casino de Paris en bonne compagnie, j’ai été plus tenté par cette belle affiche que nous offrait la Boule Noire. D’ailleurs, lors de notre dernier entretien avec le groupe Exsonvaldes, ils nous ont assuré que ça allait être une agréable soirée ! Verdict ? … Soyons pas pressés voyons.

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Partie 1: LaFille

On commence avec LaFille, chanteuse de rock français -au nom d’artiste plus original que ça tu meurs- que je ne connaissais que par la chanson « Dans mon Appartement » avec ces paroles qui ne laissent pas indifférent (enfin surtout moi) et une voix qui frissonne. Après une première écoute sur Myspace, j’étais un peu sceptique. En France, depuis AS Dragon et Natacha Le Jeune, je n’ai plus rencontré une chanteuse de « rock en français » brûlant de folie comme une Iggy Pop féminine et pouvant offrir au public des concerts frénétiquement rock. Je range un peu mes avis hâtifs, et je savoure ce qu’allait nous offrir ce soir LaFille. Chut… ça commence!

Ça commence fort avec le morceau « Que je me souvienne« , LaFille se dévoile un peu, sourit et charme beaucoup. A peine se remet-elle de la banane qu’elle a failli vomir sur scène, que nous voila plongés dans un rock brutal et tranchant. Sous un fond intimiste mais assez bouleversant avec « Ceci est mon corps« , je me laisse émerveiller par Thomas Le Roy, beau jeu scénique et une sacrée énergie. N’oublions pas qu’il était super classe ce soir en costard et basket ad*das.

Chut ! On ne cite pas les marques me dit-on… Bon revenons à nos moutons! « Aujourd’hui je ne me lave pas » nous crie LaFille, umm c’est donc pour cela que depuis le début du show on se demande pourquoi il y a une odeur d’encens dans la salle, ah ouais tout cela pour camoufler… Euh gloups je m’égare là. Vint le moment des clins d’œil (il en faut bien un, non ?), mais pas le moindre, LaFille envoie un malicieux sourire aux Stooges avec « I wanna be your cat« . Et nous donc ? On se régale avec ces instants de pur rock & roll féminin (qui aurait cru que j’allais aimer … ).

Les chansons de LaFille sont des livres ouverts, il suffit juste de tendre l’oreille et de se laisser envahir par tous ces mots et maux. Soyons sûrs qu’on ne tombera jamais sur une chanson niaise et jolie, ni même qui parle de dauphins dans les cieux, rien n’est superficiel avec LaFille. Elle est méchante ? Non pas vraiment c’est juste un cri pour un ex, est-ce qu’elle l’aime toujours ? Ce soir, en tout cas, LaFille n’est pas méchante, elle est juste … elle, en toute sincérité !

LaFille ne sait pas jouer de la guitare électrique, mais elle a une voix qui te fait plus frissonner qu’un solo de Serge Teyssot. LaFille elle dit ce qu’elle pense, sans vouloir se la jouer provocatrice c’est seulement ses « maux ». LaFille nous invite pour une dernière chanson « Dans son appartement » me laissant sans aucun doute ravi de ce début soirée ! Une belle découverte et une bonne présence sur scène, comme quoi il ne suffit pas de juger par une première écoute « myspacienne ».

Conclusion : LaFille fait du rock et n’a pas la langue dans sa poche. Que dit Brigitte Fontaine ? En tout cas moi j’adore cette Fille …

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Partie 2: Exsonvaldes

J’aurai jusqu’à aujourd’hui toujours cru qu’il n’y a pas pire groupie qu’un(e) fan de Saez, -vous savez celui qui part en vrille comme Joaquin Phoenix, se laisse pousser la barbe et cheveux en vrac, fait du rock en essayant de faire revenir la mode des mythiques chemises de bûcheron canadien-. Vous ne voyez toujours pas qui c’est ? De toute façon, on s’en fout, revenons à nos moutons groupies. Hé ben, oui mesdames et messieurs, y a pire qu’un(e) fan de Saez, ce divin inconnu, je cite un(e) fan de … Grégoireeeeeeeeee !!! Mais non, un peu de tenue, et surtout un peu d’esprit s’il vous plaît, vous savez que sur DésinVolt, on ne parle pas de musiciens niais et inintéressant. Allez, trêve de paroles inutiles : Méfiez-vous d’un(e) fan d’Exsonvaldes !

J’ai jamais autant entendu mes oreilles siffler que ce soir là. Normal, j’avais une horde de groupies derrière moi qui n’arrêtait pas de crier à chaque apparition d’un membre du groupe ! Et les apparitions, il y en a eu! Exsonvaldes rejoint le groupe Eiffel dans leur coté « magique ». Ils mettent eux-même en place le matos et l’accordent sous nos yeux ébahis, puis font leurs petits réglages, et pendant ce temps, mes oreilles n’arrêtaient pas d’encaisser ces hurlements de groupies.

La basse c’est OK ! Micro pareil. Tout est en place alors pour le début de ce show « acoustique ». Martin nous donne le tempo « 1, 2, 3, 4 » et c’est parti!

Dès la première chanson, Exsonvaldes nous offre une fraicheur et une sympathie incomparables.
Nous pourrions pas dire que le groupe nous gratifie que de superbes ballades mêlant douceur acoustique et noirceur électrique, mais malgré ce manque de quelques grognements de guitares électriques et les déchaînements rockeurs de Martin sur sa pauvre batterie (qui est super jolie –voir photo ci dessus-), Exsonvaldes surprend !

Simon, comme on l’avait souligné dans notre dernière interview avec le groupe, Simon a une sensibilité vocale frissonnante et accrocheuse à la fois. Plus qu’il nous surprend, il nous enveloppe carrément dans une couche poétique et nous envoie avec le sourire dans un univers où jamais la mélancolie ne prend le dessus sur la rêverie.


Apparemment cette soirée tant attendue réunit des fans d’Exsonvaldes (beaucoup de fans, et quelques groupies, grâce à eux/elles, mes oreilles continuent encore de siffler) et simples curieux, venus à La Boule Noire dans le seul but d’en prendre plein les oreilles et les yeux. Faut dire, que le groupe n’a cessé de nous (me) surprendre, montrant ainsi qu’ils n’ont pas cessé d’évoluer depuis « Time we spent together« .

Nouveauté ce soir là, deux titres plus « calmes », voire plus dans un style « romantisme apaisé » avec Emma Broughton. (qui accompagne aussi le groupe sur quelques chansons de leur dernier album « There’s no place like homes« ). Nous voilà, en totale osmose, avec ces deux chansons Lali et Folk Song. Martin, Antoine et Guillaume lâchent leurs instruments respectifs et viennent poser leurs voix pour les chœurs, donnant ainsi aux chansons un coté très intimiste.

Simon nous surprend encore avec une chanson chantée sans micro, silence total dans la salle (ouf, mes oreilles peuvent enfin se reposer, les groupies ont cessé leurs grognements). Nous voici là avec une véritable bombe sonore. Le groupe quitte la scène, avant que le public se ressaisisse et exige un rappel. « C’est fini ! Faut laisser la place à Mintzkov! » nous dit Exsonvaldes.

Je me réjouis d’avoir été présent ce soir pour ce concert divin, et d’avoir pu surmonter cette envie qui me démangeait afin d’aller me réfugier au Casino de Paris pour une ultime rêverie « Biolaysienne ».

Que dire de plus ? Mon dieu que c’était bon …

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Partie 3: Mintzkov

Concert à domicile pour Mintzkov si on peut dire cela. Ah non non pas de changement de salle et de lieu de dernière minute, justement on reste toujours à La Boule Noire, entre les stations de métro Anvers et Liège…

Mintzkov, troisième groupe de la soirée, et des vraies stars en Flandre, dommage ils commencent tout juste à se faire connaître en France. Mais qu’importe, c’était l’occasion de confirmer les dires de Martin d’Exsonvaldes, si vraiment le chanteur du groupe Philip Bosschaerts a une voix qui ressemble à celle de Tom Barman, chanteur de dEUS.

Je vais pousser un petit coup de gueule avant de parler de Mintzkov. J’ai pu voir des publics de tous âges et de tous styles musicaux mais ce soir, on nous a servi the must, pas seulement avec la horde de groupies en chaleur éparpillée un peu partout dans la salle, mais ce genre de public pas assez curieux pour rester jusqu’à la fin du spectacle. Pas la peine de vous faire un dessin, à peine la prestation d’Exsonvaldes finie, la salle s’est vite vidée. En tout cas, « ces gens là » ont raté une très belle prestation musiclae de nos amis belges de Mintzkov. Et je serai moins étonné la prochaine fois quand j’entendrai que la chanson de l’année en France est celle de Marc Lavoine. Amis du mauvais goût et groupies sans intérêt, Bonsoir!

Aux premières sonorités, Mintzkov développe un rock qui doit beaucoup à ses glorieux aînés, je cite dEUS. Une mauvaise copie pour certains, pas très originaux pour d’autres, mais faut bien l’avouer ils sont bouillonnants d’énergie et ça on le remarque dès les premiers morceaux.

Y a rien à dire, le chant de Philip Bosschaerts est superbement murmuré avant que les guitares menaçantes de ce dernier mais aussi du guitariste Daan Scheltjens -qui avait la classe olympique- nous emporte dans une pop très mélodique.

C’est sûr, il y a une vraie école du rock belge. C’est tellement réjouissant d’écouter de si belles mélodies où y a pas de fausses notes, de chanteur qui perd toute sa crédibilité en voulant copier une ex-idole quinquagénaire, ou un guitariste qui ne se rend même pas compte du massacre perpétré avec les siens. Non y a rien de tout cela ce soir, juste un putain de groupe avec un putain de son et une sacré présence scénique.

Min Chul Van Steenkiste à la batterie et Pascal Oorts aux synthés se chargent de faire monter un peu la sauce. Philip Bosschaerts à la guitare et Lies Lorquet à la basse se complètent sans bavure au chant et Daan Scheltjens ferme la marche en apportant un p*tain de gros son rock belge (pardon pour les p*tain, mais quand je me fais plaisir sur du p*tain de rock belge, je ne peux contenir mon taux de groupisme qui était bien élevé!!!).

Un duo de voix masculine et féminine qui n’est pas sans rappeler le couple Black Francis – Kim Deal des Pixies. Du rock belge OUI ! Mais pas seulement, ici avec Mintzkov il n’y a pas vraiment de similitude avec leurs autres compatriotes. Philip chante d’une façon extrêmement sensuelle, mais rauque à la fois. Tandis que Lies Loquet, la bassiste du groupe, apporte une touche de légèreté.

Faut aussi ajouter que les quelques chansons jouées ce soir, rappelaient le meilleur de Placebo. Un groupe électrique, une voix sensuelle et des arrangements pop nappés de belles sonorités du clavier Pascal Oorts.

En moins d’une heure, le quintet anversois a prouvé qu’il a son mot à dire sur la scène rock et que ce n’est pas pour rien que leur album 360°, plébiscité en Belgique, a été élu « meilleur album de l’année » par la presse belge.

Les fans de Placebo, dEUS, et Ghinzu devraient se jeter sur ce groupe, qui mérite bien une plus large reconnaissance. Moi, ils ont déjà la mienne.

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