J’aimerais entamer cette chronique comme débute le premier album des Lutins Patates de l’Espace. Je crains toutefois de ne pas faire le poids. J’ai beau savoir comment traduire un crescendo sur le papier, il y a des choses pour lesquelles on a le talent, et d’autre pas. Et quand on découvre le duo grenoblois, on se remet forcément en question : comment puis-je faire une chronique à la mesure du génie de deux génies ? Étant seul derrière mon écran, je ne peux que m’incliner. Je ne vais pas déclarer forfait cependant, car cela signifierait pour vous passer à coté d’un groupe qui ne peut être ignoré. Aussi bien pour la musique qu’ils composent que pour l’élévation spirituelle qu’ils nous proposent.

Dès le début de l’album, c’est un somptueux crescendo qui m’a fait décoller. Une fois au sommet, le plus dure reste la chute, dit-on. Mais on ne peut redescendre de si haut. Ou plutôt si, peut-être, mais pas sans en profiter un minimum. Alors, déployons nos ailes, les Lutins Patates de l’Espace nous guident. Ils dirigent nos regards à travers les courants aériens dont chaque aspérité se ressent comme un élément qui n’y aurait pas forcément sa place mais qui fait de toute façon partie de l’harmonie et qui fait que le monde est tel qu’il est.

Je ne vais pas revenir sur le pourquoi du bien et du mal, du beau et du moche ; écouter Kill Me When I’m Dead donne un bon aperçu. Tout n’est pas beau dans le monde, mais tout peut nous toucher pour peu qu’on fasse l’effort de s’y attarder. En cela, ce premier album des Lutins Patates de l’Espace est tout bonnement incroyable dans sa retranscription. Composé seulement à deux, c’est clair que si ce n’est pas du génie ou bien le contact avec la grâce, je ne sais pas ce que c’est et je risque de m’y perdre.

Redescendons sur terre. Ma parole n’est pas l’évangile et je sais bien que si je ne vous présente pas un peu plus précisément les choses, vous ne ferez pas l’effort d’écouter car c’est dans ce monde là qu’on vit… Ce duo composé par les grenoblois Fred (batterie) et Maxime (guitare) mélange Trip Hop et Rock Psyché. Avec les différents jeux d’effets et samples, on obtient une musique assez chaotique au premier abord qui finit par trouver l’harmonie dans nos têtes. A partir de là, tout s’accorde.

On trouve un peu de tout sur Kill Me When I’m Dead: un coté engagé dissimulé derrière une poésie qui aurait rendu plus d’un hippie fou il y a cinquante ans. Et cela ne semble pas s’arrêter à la seule musique, car le groupe s’est associé à une équipe qui travaille à l’aspect graphique du concept. Cela se retranscrit de manière unique sur le format physique de l’album ainsi que durant les concerts. Ces derniers semblent donner tous leurs sens à cette musique en l’accompagnant de vidéos et de jeux de lumière travaillés. Car oui, même à deux, les Lutins Patates de l’Espace font des concerts.

Je voudrais également m’attarder un peu sur le format de l’album, dont je vous disais quelques lignes plus haut qu’il était unique. Le groupe a effectivement pensé à un nouveau concept de boitier pour sa galette. Ils permettent à chaque personne intéressée par ce disque de l’obtenir dans un support personnalisé. Ce sera donc à vous de choisir parmi les treize illustrations proposées (de treize artistes différents) quelles seront les six qui composeront la pochette de votre CD Ce qui nous fait un total de 13²=169 combinaisons différentes. Autant dire que la coïncidence serait incroyable si vous tombez un jour sur le même ensemble illustré que celui que vous aurez choisi.

Quel que soit le niveau auquel les Lutins Patates de l’Espace s’attaquent, ils sont originaux. Et vous auriez tort de ne pas vous attarder sur leur MySpace pour découvrir des chefs d’œuvres tels que « Bœuf ». Et si vous accrochez, vous pourrez en découvrir un peu plus sur leur site web. Voire même télécharger leur album ce qui vous mènera immanquablement vers leurs salles de concert. P*tain, j’ai hâte !

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