Avec un profil qui rappelle Gainsbourg, cigarette au bec à l’appui et un air « je m’en foutiste » constamment affiché, SebastiAn fait figure d’outsider dans le milieu électro français.
L’homme en noir (pas Johnny Cash non), un poil désabusé par la vie a su en quelques maxis et remix devenus cultes imposer sa touche sombre et ravageuse. Si on devait le réunir pour une grande photo de famille, SebastiAn se trouverait entre Jean Louis Costes et Daft Punk, avec derrière l’objectif le producteur Pedro Winter.

Deux noms qui l’ont fortement marqué et qui ont été décisifs pour l’avenir, petit retour en arrière :

Sebastian Akchoté en 1981 à Paris et d’origine yougoslave, celui qui changera plus tard, son prénom pour SebastiAn, (avec un « A » majuscule) est encore un enfant et nourrit ses oreilles de musique rap jouées par DJ Premier. Pas loin des 12 ans, c’est là qu’il fait la connaissance de Monsieur Costes, l’artiste français underground qui fait le plus parler de lui hors de nos frontières. Connu pour littéralement exploser les tabous de notre société dans des prestations scéniques extrêmes, mêlant humour, expérimentations et trash (l’homme vomit sur scène, se branle, chie…) SebastiAn ne pouvait pas être mieux encadré.

15 ans, le cerveau et la morale toujours en parfait état depuis sa rencontre avec Costes, SebastiAn joue dans le groupe Cercle Vicieux dont on retrouve des membres du groupe de rap La Cliqua. C’est à cette période qu’il lâche ses premières productions sur machines pour le groupe développant parallèlement à ça des morceaux électro plus personnels. A 17 ans Costes le retrouve, l’attrape par la main et l’emmène avec lui. Ensemble, ils produiront l’album au nom radical Nik Ta Race de Jean Louis Costes.
Le futur DJ marque clairement sont attachement et un goût pour l’atypique et l’underground et le hip-hop en particulier.

1996 et la sortie de Homework de Daft Punk va venir tout basculer.
« Une grosse claque » comme il le dit lui-même, qui va le rapprocher de l’univers électro jusqu’à composer ses propres titres parallèlement à ses productions hip-hop. Il faudra attendre 2004 et la rencontre avec Pedro Winter, le fondateur du label Ed Banger (Justice, Mr.Oizo, Dj Mehdi…) avant de voir et d’entendre ce qui a pu germer dans le cerveau de ce jeune producteur. Le premier résultat est sans appel, Smokings Kills sort la même année et met tout le monde d’accord.
Une musique acide, saturée, sombre qui virerait presque vers le noise et qui tombe dans votre oreille comme une bombe H pour vous péter le tympan !

Lui qui venait présenter à l’origine des compositions hip-hop au patriarche Pedro Winter finira par faire son trou dans l’électro et suivront deux autres maxis, Ross Ross Ross (2006) et Motor (2008). Ce dernier totalement hallucinant, simule aux synthétiseurs un bruit de moteur, déformant le son à l’extrême jusqu’à perdre l’auditeur au milieu de ces roulements mécanique incessants, superposés à une grosse, GROSSE ligne de basse! Expérimental et saisissant !

Actuellement SebastiAn prépare son premier album. Donc côté productions on a pu l’entendre avec Dog (sur la compilation Ed Rec Vol. 3), un titre à la limite du métal et de l’électro, toujours aussi ravageur.
Mais plus récemment SebastiAn a pris tout le monde par surprise provoquant la controverse avec Threnody, reprise d’un morceau classique composé par Penderecki en hommage aux victimes d’Hiroshima… 13 minutes de distorsions qui montent en intensité et que SebastiAn étire sur la durée pour un rendu strident et angoissant avant l’explosion final… le garçon marque définitivement sa place d’outsider dans le milieu électro. Costes trainerait-il encore dans les parages ?

Myspace de SebastiAn


Site Officiel de Ed Banger Records


Ecouter Threnody Part I de SebastiAn


Ecouter Threnody Part II de SebastiAn sur Youtube


Ecouter Ed Rec Vol. 3 sur Deezer