« Monsieur, Comment est-ce qu’on fait pour zapper l’étape découverte pour passer direct à « Révélation » ?
- Ah, ça c’est pas possible mon petit, à moins que tu sois fils de machin ou que tu t’appelles Mozart… Mais ça non plus ce n’est pas possible, et de toute façon, personne te prendrait au sérieux. Allez, retourne dans ton bac à sable et laisse jouer les grands.»

Huit ans ! Il aura fallu huit ans à Dioramic pour être remarqué et avoir la chance d’être produit. Huit ans pour sortir leur premier album. Et encore quelques mois pour que je retombe sur eux et que je prenne le temps d’y faire attention… Honte sur moi, tout ce temps perdu ! J’étais tombé sur une chronique de cet album en janvier ou février qui m’avait bien titillé, mais vous savez ce que sont les obligations… Heureusement que j’ai des amis parfois plus attentifs que moi.

Clairement, les non-éclairés peuvent passer leur chemin. Technicolor se balade entre post-rock, métal, progressif et… je sais pas pourquoi je cherche à vous expliquer parce que j’en suis incapable. Soyons direct et concis : ces gars là sont des génies ! Y’a pas d’autres mots, pas besoin de lancer un débat, pas besoin de chercher la petite bête, pas besoin d’insister ni de me prendre la tête. Si vous écoutez la musique pour son essence, pour son coté artistique, alors écoutez les rythmiques de Dioramic, écoutez les mélodies, écoutez la qualité du jeu, écoutez tout simplement. Et hallucinez !

Comment fait-on pour calculer la valeur d’un groupe ? On prend tout ce qui compose sa musique : une batterie avec une maîtrise incroyable de la part d’Anton Zaslavski qui joue de la mesure composée et du contre-temps avec force brio, force précision, force dextérité et force tout court ; une basse qui vous attrape directement le cœur et qui ne le lâche plus avant la fin du morceau et histoire d’habiller tout ça, Jochen Müller se sert également de petits effets qui vont bien et qui donne enfin une petite diversité à cet instrument magique qui mériterait plus de reconnaissances ; une guitare rythmique efficace dans les mains d’Arkadi Zaslavski ; des chants et des grunts de qualités ; des riffs et un groove d’enfer ! On reprend donc son souffle, on rassemble tout cela et on divise par trois. Il n’y a pas besoin d’être plus nombreux en studio pour faire une œuvre majeure qui marquera clairement la décennie qui commence. Mais soyons honnête, un claviériste supplémentaire en live ne fait pas de mal.

Comme souvent par contre, apprivoiser un son comme celui de Dioramic pourra vous demander un petit effort de concentration. Que celui à qui cinq minutes ont suffi pour comprendre le principe de la relativité d’Einstein me jette la pierre. Alors pour que vous puissiez vous rendre directement compte de la qualité de travail, vous pouvez commencer par Lukewarm Remains. Marquez (ou pas d’ailleurs, ça saute aux oreilles) le rythme de la batterie d’une main et celui de la basse de l’autre. Hallucinez, ca sonne parfaitement bien (et je parle pas de la résonance) ! Déjà ceci vous intrigue ! Maintenant que vous avez un peu perçu la valeur du groupe, poursuivez avec Eluding the Focus. Des génies je vous dis ! N’hésitez pas à prendre le temps de poursuivre votre écoute. Après cela, il ne restera qu’à attendre que les trois allemands exportent leurs concerts en France…

Dioramic est la découverte plus tout à fait prog’ qui influencera les années 2010, je suis prêt à le parier. La transition commence.

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