Les Festivals se suivent, ne se ressemblent pas, mais s’ils ont une chose en commun, c’est cette envie de découvertes, cette envie de partage. Je n’ai fait qu’une journée aux Ardentes, que le dimanche, le temps de m’imprégner de ce qu’avaient été quatre jours de fête, de chaleur, de musique.

Le site est beaucoup plus agréable que celui des Eurockéennes, en bord de Meuse, ombragé, moins de mal à trouver un coin d’ombre. Mais les scènes, au nombre de trois, m’ont laissé un avis mitigé.

Le parc: une scène en plein air, comme on les aime, où se sont produits les « têtes d’affiche ». De la place dans le « pit » photographes, l’initiative bienvenue d’asperger d’eau les gens du public qui souffraient de la canicule (voire même très bienvenue), et beaucoup de place sur scène pour l’évolution des artistes, mes plus beaux concerts de la journée ont eu lieu ici. Ne pas souffrir de la chaleur, c’est vraiment agréable pour travailler.

HF6: Derrière ce nom sorti d’un jeu-vidéo comme « Half-Life » qui pourrait représenter un hangar où tu crèves dès que tu rentres, ben se cache un hangar où tu crèves dès que tu rentres. Si, promis, quand tu arrives à enregistrer plus de 40 degrés après quelques clichés, tu maudis tout être vivant sur terre, même dans le ciel, et même sur l’eau. Non, pardon, j’acclamais le peuple Belge pour la qualité rafraichissante de ses bières, les autres je les détestais.

Aquarium: Fermé le Dimanche, je n’ai pas pu profiter de ce bouillon de culture, mais j’imagine que ça a du être drôle, là-dedans, quand Adam Green a fait son set devant une marée de fans, déchaînés et survoltés sous la chaleur. Toute cette transpiration, cette bière, bizarrement, c’est pas très ragoûtant.

Trois lieux de débauche, quatre jours de festival donc. Une affiche éclectique, de qualité, avec Ben Harper (qui servait lui-même les bières au point presse après le show, je me demande si on lui a réclamé ses tickets). Une prestation de Pete Doherty de qualité paraît-il, et vu que c’est LE type que j’ai jamais vu en live, et que je ne verrai probablement jamais, je veux bien croire que rien que sa présence, c’est exceptionnel. Zombie Nation que je m’en veux de les avoir loupés, parce que leur remix VS DaRude intitulé Blade Techno Opener fut littéralement orgasmique en son époque. Je rends aussi mon chapeau à Nada Surf qui s’est retrouvé en pleine coupure électrique à assurer une demi-heure dans le noir, en percussions, et avec le batteur Ira Elliot qui a géré paraît-il. J’aurai adoré vivre ça. Il paraît que Missy Elliot a été meilleure qu’aux Eurocks (pas trop dur) et que Julian Casablancas a lâché son micro pour descendre dans la fosse aux lionnes.

Oui, j’ai loupé toutes ces festivités, mais le dimanche, j’en ai pris plein les oreilles avec des découvertes et des coups de cœur à la pelle.

Gaëtan Roussel

Ancien membre de Louise Attaque et Tarmac, le voir en solo est un réel plaisir, tant son bonheur d’être là est communicatif. Accompagné de talentueux solistes, et d’un cuivre impressionnant, le public se prend à onduler sous ses notes, les regards ne voient que des étoiles, et j’apprécie les couleurs qui transpirent de sa musique.

Eiffel

J’avoue, ce fut ma première fois avec le groupe de Romain Humeau. Je n’avais jamais écouté un morceau d’Eiffel de quelconque manière. Non pas que je me méfie, ou qu’on ne m’ait pas recommandé ce groupe. Je n’ai juste jamais pris le temps d’écouter, et du coup me voilà obligé de rattraper leur discographie, tant l’énergie dont ils font preuve sur scène est surprenante. D’ailleurs il paraît même que la communauté autour du groupe est hyper-active.

Xavier Rudd

Je cite Wikipedia: « il a appris à jouer du didgeridoo en utilisant le tuyau d’un aspirateur ». A partir de là, je voue mon respect au monsieur, et à son esprit. J’ai l’impression que l’Australie est un vivier de surprises musicales, et mon attirance pour ce pays n’en est que plus forte (dommage qu’ils aient des araignées grosses comme mon poing). Sa présence sur scène est hypnotique, son guitariste est impressionnant par sa maîtrise, et très vite le public semble pris d’une transe, et non, ça n’est pas à cause des odeurs de salsepareille. Quoique …

Saez

Arrivé tel l’empereur en ses terres conquises, face à un public galvanisé, ce soir il n’eût plus rien du petit prince comme on a pu lire en ces pages. Le regard noir, le regard de la mort, ses chansons résonnent, mais l’artiste lui me laisse toujours cet arrière-goût amer, et reconnaissons lui au moins ce talent, d’être excellent rat des champs, et mauvais rat des villes.

Été 67

Joie du festival, découvrir un groupe du cru, qui va bien, et cette bande de jeune a assuré son nom. Des textes réfléchis, pensés, et ils osent reprendre Dylan ou Brassens. Une énergie sans limite sur scène, qui prouve que 6 jeunes qui s’ennuient peuvent percer, que le rock belge est de qualité.

Coup de cœur, je vous conseille leur album Passer la frontière sorti en Belgique et sur le net le 29 mars 2010.

Ce fut un festival, intense, riche en découvertes, avec une organisation soignée. En une journée j’ai eu le temps de prendre mes marques, de me sentir à l’aise, j’y retournerai sûrement l’an prochain, pour quelques jours de plus.

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Les Ardentes 2010

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