Le folk islandais existe-t-il ? Pourquoi spécialement un style venu du grand nord ? Parce que les groupes qui font leurs armes dans ces pays possèdent un sens de la dérision que n’ont pas les plus méridionaux. Parce que les histoires que racontent ces groupes empruntent volontiers à la mythologie scandinave les thèmes de leurs textes. Parce qu’enfin et quoi qu’on en dise, des groupes venant d’un pays de 300 000 habitants ne peuvent qu’être différents. Ainsi, bien au-delà des cadors du genre, connus dans le monde entier, il existe des groupes comme Of Monsters and Men. A la frontière entre folie douce, simplicité et mysticisme, ce groupe distille un folk plus qu’entraînant, teinté de cuivres, d’histoires de dragons ou parfois juste d’histoires de couple. En ce mardi plutôt neigeux, où les trois quarts de la capitale étaient bloqués par on ne sait quelle magie, Of Monsters and Men faisait un détour de leur immense tournée par le Trianon (et son plancher tremblant très pratique pour les photos…).

La première partie était assurée par un mystérieux barbu en costume de flanelle venu lui aussi de l’île volcanique et répondant au nom de Mugison. Mugison joue tout d’abord d’un drôle d’instrument qu’il a apparemment construit lui-même, composé d’un clavier et de deux Ipads, pour des chansons plutôt barrées, parlant éventuellement d’orgasmes feminins (Jesus is a good name to moan). Puis, guitare acoustique en main, il emprunte des intonations à la Joe Cocker version Woodstock sur un blues plutôt gras à la disto métalleuse, pour tenter d’entraîner avec lui un public quelque peu congelé par l’ambiance pourtant résolument nordique de la soirée. Drôle de découverte dont je ne sais toujours pas quoi penser.

Puis arrivent les sept musiciens d’Of Monsters and Men. Forts d’un album qui cartonne presque autant que leurs noms au scrabble (j’adore cette blague), le public avait tout spécialement bravé le froid pour assister à ce troisième passage français du groupe. Soutenus par une rythmique parfaite et un bassiste en queue de pie, les voix de la chanteuse avec ses faux airs de Björk et du chanteur s’accordent parfaitement. Les cuivres rajoutent une note chaude à l’ensemble, pour un résultat qui est loin d’être désagréable. Ils ont donc enchaîné les titres de My Head is an Animal, qui sont presque tous des tubes : Dirty Paws, King and The Lion Heart, Love Love Love. Mais c’est bien sur leur titre phare Little Talks que le groupe se révèle pleinement, et arrive enfin à tirer le public de sa torpeur.

Au final, ils auront joué une petite heure et quart, presque toutes les chansons de leur unique album et une petite nouvelle qui augure assez bien de la suite. Dommage que le public n’ait pas été plus enthousiaste.

Mugison :

Of Monsters And Men :

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